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«Terreur» : la diplomatie russe dénonce l’arrestation en Lettonie d’un rédacteur en chef de Sputnik

Le rédacteur en chef de Sputnik Lituanie a été interpellé par le contre-espionnage letton. Accusé d’espionnage et d’avoir violé les sanctions européennes contre la Russie, il encourt 20 ans de prison. Moscou dénonce une persécution politique.

Vives réactions à Moscou, après l’annonce de l’arrestation en Lettonie de Marat Kasem, rédacteur en chef de Sputnik Lituanie. Une «atteinte à la liberté d’expression» a dénoncé ce 6 janvier Tatiana Moskalkova, déléguée aux droits de l’Homme de la Fédération de Russie.

Blâmant «une violation des obligations internationales de la Lettonie en matière de la protection des droits des journalistes», cette dernière a lancé un appel au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, afin «de prendre la mesure dans le cadre de son mandat pour protéger les droits» de Marat Kasem.

«Terreur inhumaine et méprisable du régime letton» 

La porte-parole de la diplomatie russe est également montée au créneau. «Ce qui s’est passé ne peut être qualifié autrement que de terreur inhumaine et méprisable du régime letton contre toute dissidence et de sa volonté de mettre de côté tout le cadre juridique et les principes d’un Etat civilisé pour sévir contre des indésirables» a fustigé Maria Zakharova le 5 janvier, dans un communiqué.

Ce qui s’est passé ne peut être qualifié autrement que de terreur inhumaine et méprisable du régime letton contre toute dissidence

Margarita Simonyan à Moscou en octobre 2016

Les journalistes de Sputnik sont-ils surveillés par les services secrets baltes ?

Citoyen letton travaillant à Moscou, Marat Kasem était rentré en Lettonie pour raison familiale peu avant le Nouvel An. C’est à cette occasion qu’il a été interpellé, le 3 janvier, par le Service de sécurité de l’Etat letton (VDD). Placé en détention provisoire à la prison centrale de Riga, sa demande de libération sous caution ayant été rejetée lors de l’audience préliminaire, il est accusé par les autorités lettonnes d’espionnage en faveur de la Russie et de violation des sanctions de l’Union européenne. Il encourt jusqu’à 20 ans de réclusion.

«Riga a démontré une fois de plus que pour elle, des valeurs de la société démocratique telles que le pluralisme des médias et les droits des journalistes ne sont rien d’autre qu’une phrase creuse», a poursuivi la haute diplomate.

Le 5 janvier, Maria Zakharova a également posté sur sa chaîne Telegram un extrait vidéo où l’on voit Marat Kasem faire part des pressions qu’il subissait des autorités des pays baltes. «Il y a six mois, Marat Kasem a raconté comment il était persécuté par les autorités baltes pour ses activités professionnelles», a-t-elle commenté.

«Cela caractérise un régime qui ne respecte pas la liberté d’expression»

«Nous exigeons que toutes les agences internationales compétentes, qui ont ignoré les craintes que M. Kasem a exprimées à plusieurs reprises concernant sa sécurité dans le cadre de ses activités professionnelles, justifient enfin leur existence, interviennent résolument dans ce qui se passe et mettent un terme aux outrages que Riga commet», a enfin déclaré Maria Zakharova dans son communiqué.

Pour sa part, Dmitri Kisselev, directeur du groupe de médias Rossiya Segodnya, maison-mère de Sputnik et RT, a dénoncé le 5 janvier une «persécution politique claire, absolument illégale, absurde et infondée». «Cela caractérise un régime qui ne respecte pas la liberté d’expression, qui se développe dans ce pays et qui s’installe dans toute l’Union européenne. C’est une tendance très dangereuse», a-t-il poursuivi, dans des propos cités par l’agence.

Cela caractérise un régime qui ne respecte pas la liberté d’expression

Depuis plusieurs années, les journalistes des médias russes sont la cible de mesures hostiles des autorités des pays baltes. Pour ce qui est de la Lettonie, ses services spéciaux avaient en décembre 2020 arrêté plusieurs journalistes de Sputnik et Baltnews. En juillet 2018, c’est le rédacteur en chef de Sputnik Latvia qui était interpellé. En mars 2016, Riga avait suspendu l’accès au site russe d’informations, le qualifiant d’«outil de propagande».

Médias russes attaqués dans les pays baltes : une «purge» des points de vue alternatifs, pour Moscou

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