France

Tour Eiffel rouillée : les salariés réclament plus d’argent pour entretenir la Dame de fer

Trois jours de grève et la tour Eiffel fermée au public. Le mouvement social des deux syndicats représentatifs du personnel de l’édifice mythique de Paris se poursuit ce 21 février. Au cœur des revendications, le manque de moyens pour entretenir la Dame de fer.

«La tour Eiffel est en situation de péril» : sur CNews le 20 février, le conseiller régional Pierre Licscia dénonçait, outre les problèmes de criminalité qui entourent le bâtiment : «La tour elle-même est rongée par la corrosion. C’est révélateur du saccage méthodique de ce joyau qu’est Paris.»

L’entretien en question

La tour Eiffel est en effet au cœur d’une polémique mise en exergue depuis le 19 février et le mouvement de grève initié par les deux syndicats représentatifs du personnel. Une mobilisation qui se poursuivait ce 21 février derrière la revendication des salariés de réclamer plus d’argent pour entretenir la Dame de fer.

La CGT et FO entendent ainsi contraindre la mairie de la capitale à changer le modèle de financement du monument qu’ils jugent «intenable» pour la Société d’exploitation de la tour Eiffel, la Sete.

Interrogé par France Bleu, le représentant de la CGT tour Eiffel Denis Vavassovi déplore un budget ayant explosé : «Pour vous donner un ordre d’idée, on avait à la base un budget de 50 millions d’euros pour les deux campagnes de peinture qui étaient prévues sur cette concession.» Et de poursuivre : «Et là, nous avons fait 30% de la première étape, qui n’est même pas terminée, et on a déjà un budget qui a dépassé 85 millions d’euros.»

Le syndicaliste alerte par ailleurs sur «la structure […] bien attaquée par endroits», avant de mettre en garde : «Ça continue de se dégrader de plus en plus et à un moment donné, ça va vraiment devenir problématique.»

Pour la mairie, la tour est en très bon état

Interrogé au micro de France Info ce 21 février, le maire-adjoint de la capitale Emmanuel Grégoire évoque un bâtiment qui a «été percuté par la crise Covid», chiffrant les pertes financières à 130 millions d’euros pour la tour Eiffel. Se disant «à l’écoute de la revendication», il conteste toutefois les réclamations syndicales. «On entend tout et n’importe quoi, ce monument est en très bon état», juge-t-il.

La direction de la société d’exploitation de la tour Eiffel n’a de son côté pas communiqué sur la mobilisation syndicale ni sur la question de la possible dégradation du bâtiment.

Du côté de la presse spécialisée, la revue La Tribune de l’Art, très hostile à la gestion de la ville par la majorité d’Anne Hidalgo, estime que «le non-entretien de la tour Eiffel est un des pires faits d’armes d’une mairie». Le journal propose en outre de «classer d’office la tour Eiffel» qui n’est qu’inscrite aux monuments historiques et de prévoir «des travaux d’urgence, s’il le faut des travaux d’office».

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