Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre tout dégât porté à la centrale nucléaire de Zaporojié, sous contrôle russe en Ukraine. Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de bombarder le site.
«Nous devons le dire tel que c’est : tout dégât potentiel à Zaporojié serait un suicide», a déclaré le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors d’une visite à Lvov, dans l’ouest de l’Ukraine, appelant une nouvelle fois à «démilitariser» la centrale, actuellement contrôlée par l’armée russe, dans le cadre de son «opération spéciale» en Ukraine.
Se disant «gravement préoccupé» par la situation dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe, le patron de l’ONU a appelé à ne pas l’utiliser «pour quelque opération militaire que ce soit». «Un accord est nécessaire de toute urgence pour rétablir Zaporojié en tant qu’infrastructure purement civile et pour assurer la sécurité de la région», a encore dit Antonio Guterres.
Un accord est nécessaire de toute urgence pour rétablir Zaporojié en tant qu’infrastructure purement civile et pour assurer la sécurité de la région
Le secrétaire général de l’ONU rencontrait ce 18 août à Lvov le président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais aussi le chef d’Etat turc Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a déclaré, à propos de la crise autour de la centrale de Zaporojié : «Alors qu’on poursuit nos efforts pour une solution, nous avons été et continuons d’être du côté de nos amis ukrainiens». «Nous sommes inquiets. Nous ne voulons pas vivre un nouveau Tchernobyl», a également souligné le dirigeant turc.
Moscou met en garde contre une «provocation» ukrainienne à Zaporojié
Les tensions sont vives autour de la centrale de Zaporojié, située dans une région en grande partie sous contrôle russe et qui a été la cible ces derniers jours de bombardements, dont Kiev et Moscou s’accusent mutuellement.
Dans un communiqué ce 18 août, la Défense russe a affirmé que ses forces n’avaient déployé aucune «arme lourde dans l’enceinte de la centrale et dans les zones avoisinantes», précisant que seules «des unités assurant la sécurité» se trouvaient sur place. Moscou avait auparavant dénoncé des attaques de drones ukrainiens sur le site de la centrale ayant provoqué des incendies. Kiev, de son côté, accuse depuis des semaines Moscou de stocker des armes lourdes dans la centrale et de l’utiliser comme base de frappes sur les positions ukrainiennes.
Ce même 18 août, le ministère russe de la Défense a mis en garde contre une possible «provocation retentissante» des forces ukrainiennes à Zaporojié. Selon cette source, des unités d’artillerie ukrainiennes prévoiraient de tirer sur la centrale nucléaire le 19 août «pour ensuite accuser la Russie de provoquer une catastrophe technologique à cette centrale», et cela afin de pousser à une zone d’exclusion aérienne dans la zone. Evoquant cette information, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a dénoncé un «chantage nucléaire».
Centrale nucléaire de Zaporojié : la Russie met en garde contre une «provocation» de Kiev