Les autorités de la République autoproclamée de Transnistrie ont expliqué avoir «déjoué la préparation d'un attentat» dans cette région séparatiste moldave, dénonçant une attaque planifiée par Kiev qui aurait pu «faire un grand nombre de victimes».
«Suivant les instructions du Service de sécurité de l’Ukraine, l’attaque devait viser un certain nombre de fonctionnaires de Transnistrie. Les suspects ont été arrêtés. Ils sont passés aux aveux», a assuré le 9 mars le ministère de la Sécurité d’Etat de la République autoproclamée de Transnistrie, région moldave dont de nombreux habitants disposent d’un passeport russe et dont la sécurité est en partie garantie par la présence d’un groupe russe de maintien de la paix. Pour autant, ni la Russie ni aucun autre pays de l’ONU ne reconnaît officiellement l’indépendance de la Transnistrie, qu’ils considèrent comme une région autonome située dans les frontières internationalement reconnues de la Moldavie.
Selon RIA Novosti, l’attentat présumé aurait eu pour but d’«éliminer les dirigeants de Transnistrie, mais aussi faire un grand nombre de victimes» dans le centre de Tiraspol.
La Transnistrie sous haute tension sécuritaire ?
Fin février, la Défense russe avait déjà accusé Kiev d’intensifier les préparatifs en vue d’une invasion de la République moldave de Transnistrie, affirmant avoir des informations selon lesquelles l’Ukraine aurait rassemblé du personnel et des équipements «près de [s]a frontière avec la Transnistrie». Le ministère russe des Affaires étrangères avait lui aussi noté «l’accumulation importante de personnel et d’équipements militaires des unités ukrainiennes près de la frontière entre l’Ukraine et la Transnistrie, le déploiement de l’artillerie, ainsi que l’augmentation sans précédent de survols du territoire de la Transnistrie par des drones ukrainiens».
Pour sa part, la Moldavie avait alors rejeté les allégations russes en dénonçant «de fausses informations visant à semer la panique». «Le ministère de la Défense surveille tous les événements, actions et changements qui ont lieu dans la région […]. Nous affirmons qu’il n’existe actuellement aucune menace directe pour la sécurité militaire de l’Etat», pouvait-on notamment lire à ce sujet dans un communiqué moldave cité par l’AFP.
Pour rappel, la Transnistrie a par le passé fait valoir, auprès de l’UE, la présence d’armes et de munitions soviétiques sur son territoire afin de dissuader toute action visant à nuire à l’économie de la région. Comme on peut le lire sur le site du Cairn dans une analyse de la présence militaire russe sur place, «les entrepôts de Transnistrie contiennent des armes de petit calibre, notamment AK-74, grenades et véhicules blindés comme le char T-64».
La Défense russe accuse Kiev de préparer une invasion de la République moldave de Transnistrie