Trois ressortissants américains d'origine camerounaise ont été inculpés par les Etats-Unis. Ils sont accusés d'avoir aidé financièrement le groupe armé séparatiste de l'Ambazonie, dans le nord-ouest du Cameroun.
Le département de la Justice des Etats-Unis a annoncé le 28 novembre l’inculpation de trois hommes accusés d’avoir aidé au financement de groupes de combattants séparatistes au Cameroun, et d’avoir soutenu l’enlèvement en 2020 du cardinal Christian Tumi.
Les trois hommes, des ressortissants américains d’origine camerounaise, sont accusés d’avoir levé 350 000 dollars pour l’achat d’armes et de matériel de fabrication de bombes à destination des «forces de restauration» de l’Ambazonie, un groupe séparatiste qui opère dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun.
Les fonds auraient aussi été utilisés dans des enlèvements commis par les séparatistes, dont ceux du cardinal Tumi et de Sehm Mbinglo, un chef traditionnel de cette région secouée par des troubles.
Un conflit meurtrier au Cameroun
Les deux hommes avaient été libérés en l’espace de quelques jours. Le cardinal Christian Tumi, décédé en 2021, avait fréquemment cherché à opérer une médiation entre le gouvernement et les séparatistes, dans ce pays à majorité francophone.
Les trois accusés ont été arrêtés le 28 novembre, selon le département de la Justice des Etats-Unis.
Ils ont été inculpés d’association de malfaiteurs en vue de fournir un soutien matériel à des enlèvements et à l’usage d’armes de destruction massive dans un pays étranger.
Chacun d’entre eux aurait occupé un poste à haute responsabilité au sein d’une organisation qui soutenait et dirigeait le groupe séparatiste, selon la Justice américaine.
Les trois accusés «ont sollicité et levé des fonds pour de l’équipement, des fournitures, des armes et du matériel explosif devant être utilisés dans des attaques contre du personnel, des forces de sécurité et la propriété du gouvernement camerounais, aux côtés d’autres civils supposés soutenir le gouvernement», a affirmé le département américain dans un communiqué.
Ils sont aussi accusés d’avoir comploté avec des personnes au Cameroun pour kidnapper des civils dans le but d’obtenir des rançons.
Les fonds auraient été levés grâce à des dons aux Etats-Unis et dans d’autres pays, toujours d’après le communiqué.
Les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, peuplées principalement par les anglophones, sont le théâtre depuis cinq ans d’une guerre très meurtrière entre groupes armés indépendantistes et forces de l’ordre. ONU et ONG internationales accusent régulièrement les deux camps de crimes visant les civils.
Le conflit a fait plus de 6 000 morts, et déplacé plus d’un million de personnes depuis fin 2016, selon l’International crisis group (ICG).
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