La population serbe est particulièrement marquée par la fusillade perpétrée dans une école par l’un de ses élèves. Huit enfants et un gardien ont été tués, deux blessés sont dans un état grave. Un deuil national de plusieurs jours a été décrété.
La Serbie s’est réveillée ce 4 mai dans la tristesse, au lendemain d’une fusillade sans précédent dans une école de Belgrade lors de laquelle un élève de 13 ans a tué huit camarades et le gardien. Les cours dans toutes les écoles de ce pays des Balkans ont commencé par une minute de silence pour rendre hommage aux victimes de la tuerie.
«J’ai pleuré toute la journée hier. Mon fils allait dans cette école», a confié à l’AFP Mileva Milosevic, une avocate retraitée de 85 ans qui habite près de l’école dans laquelle le carnage a eu lieu. «Je n’oublierai jamais cela, parce que je dois passer par ici tous les jours», a ajouté cette femme.
L’école Vladislav Ribnikar, qui accueille des élèves de 7 à 15 ans dans le quartier de Vracar, dans le centre de la capitale serbe, reste fermée. Des policiers étaient toujours présents à l’entrée de l’établissement, a constaté un journaliste de l’agence de presse.
Deux enfants toujours dans un état grave
Le 3 mai au matin, un élève de 13 ans, armé d’un pistolet 9 mm, y a ouvert le feu, tuant d’abord le gardien de l’école et trois élèves dans les couloirs, avant de se rendre dans une classe où il a tiré sur une enseignante, puis sur les élèves. Il a tué au total sept filles, dont une de nationalité française, et un garçon, tous âgés de 12 ou 13 ans, ainsi que le gardien. Six enfants et leur professeur d’histoire ont été blessés et hospitalisés.
Deux élèves, un garçon et une fille, grièvement blessés, sont toujours dans «un état critique», ont déclaré ce 4 mai les responsables de deux hôpitaux de Belgrade où les blessés ont été admis. «La jeunesse fauchée en cours d’histoire», lit-on à la Une du quotidien Vecernje Novosti. «La Serbie sous le choc et en larmes», affirme de son côté le journal Danas.
L’institut de la santé mentale de Belgrade a ouvert des lignes téléphoniques pour apporter un soutien psychologique aux élèves, aux familles des victimes et aux enseignants.
Serbie : la fusillade du 3 mai, un drame national
Au lendemain de la tuerie, la population continue à rendre hommage aux victimes devant l’école, où les habitants déposent des fleurs, des jouets, des messages et allument des bougies.
Trois jours de deuil national décrétés
«Où en sommes-nous en tant qu’êtres humains, où est notre empathie ? Comment ça se fait que nous avons échoué à voir le problème, à la fois avec la personne qui a fait cela, et avec toutes les autres personnes qui ont conduit à ce qui s’est passé ?», s’interroge, devant l’école, Ana Djuric, une habitante de Belgrade de 37 ans.
Trois jours de deuil national ont été décrétés par le gouvernement à compter du 5 mai. Les célébrations et les événements prévus dans ce pays de moins de sept millions d’habitants seront en grande partie annulés ou réduits au minimum.
Le président serbe Aleksandar Vucic, qui s’est adressé le soir du drame à la nation, a déploré «l’un des jours les plus difficiles dans l’histoire contemporaine» de la Serbie. Quant au tireur, qui selon le chef de la police de Belgrade aurait prémédité son acte, il a été interné dans un hôpital psychiatrique.
Serbie : huit élèves et un gardien d’école tués dans une fusillade à Belgrade