Confrontée à une offre de rachat non sollicitée de la part de l'homme le plus riche du monde, la firme californienne Twitter entend se protéger d'une telle ambition en activant la clause dite de la «pilule empoisonnée» dans le jargon financier.
Twitter, qui fait l’objet d’une offre publique d’achat non sollicitée de la part d’Elon Musk, a annoncé le 15 avril des mesures censées empêcher l’homme le plus riche du monde de racheter facilement ses actions.
C’est la clause dite de la «pilule empoisonnée» dans le jargon financier : le groupe californien prévoit de brader ses actions pour tous les autres actionnaires.
Elle se déclenchera si Elon Musk dépasse les 15% d’actions de Twitter sans l’accord du conseil d’administration (CA). Elon Musk détient un peu plus de 9% du capital de la société à ce stade.
S’il rachète suffisamment de titres pour parvenir aux 15%, tous les autres détenteurs d’actions de la plateforme pourront en racheter à un prix réduit, ce qui renchérirait grandement le prix que l’entrepreneur devrait débourser pour mettre totalement la main sur le réseau social.
«[Il s’agit d’un plan qui] doit réduire la possibilité qu’une entité, une personne ou un groupe ne prenne le contrôle de Twitter en accumulant des titres sur le marché sans payer à tous les actionnaires une prime appropriée ou sans donner suffisamment de temps au conseil d’administration pour prendre des décisions éclairées», a fait savoir Twitter, dans un communiqué publié le 15 avril.
«Je ne crois pas que l’offre proposée par Elon Musk [54,20 $] se rapproche de la valeur intrinsèque de Twitter compte tenu de ses perspectives de croissance. Etant l’un des actionnaires les plus importants et à long terme de Twitter, je rejette cette offre», avait la veille, écrit le prince saoudien et investisseur Al-Walid ben Talal, important actionnaire de Twitter.
Musk veut faire de Twitter «la plateforme de la liberté d’expression dans le monde»
Pour rappel, Elon Musk a présenté le 13 avril une proposition d’acquisition du réseau social à un prix qui le valoriserait à 43,4 milliards de dollars, contre environ 36 milliards à l’heure actuelle.
Il a déclaré le lendemain avoir des «fonds suffisants» et assuré qu’il avait un plan B si le conseil d’administration refusait son offre, expliquant par ailleurs qu’il ne cherchait pas à «faire de l’argent», lors d’une interview en direct à la conférence Ted2022.
Il n’a pas donné de précisions sur le financement, mais il devrait certainement emprunter ou se défaire d’une partie de ses actions Tesla ou SpaceX, son entreprise de vols dans l’espace.
Très actif sur Twitter où il compte près de 82 millions d’abonnés, mais aussi très critique de la politique de modération des contenus du réseau, il affirme vouloir en faire «la plateforme de la liberté d’expression dans le monde», avec moins de limites sur ce que les utilisateurs peuvent tweeter.
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