Après les révélations des Uber Files, l’Union nationale des taxis a annoncé qu’elle déposerait plainte contre le président français Emmanuel Macron pour «trafic d’influence» et «prise illégale d’intérêt», tout en interpellant des parlementaires.
L’Union nationale des taxis (UNT) a annoncé qu’elle déposerait plainte contre Emmanuel Macron pour «trafic d’influence» et «prise illégale d’intérêt», à la suite des révélations des Uber files, a rapporté La Dépêche le 20 juillet. Interviewé par RT France, Rachid Boudjema, président du syndicat, s’est interrogé sur la légalité de l’action du président de la République en faveur de la société de VTC lorsqu’il était ministre de l’Economie.
«Est-ce que c’était bien légal ? Est-ce que c’était bien son rôle ? Et pour avoir toute la lumière sur cette affaire, je pense que l’idéal c’est de saisir la justice», a-t-il affirmé en épinglant «la proximité que les dirigeants d’Uber […] pouvaient entretenir avec l’ancien ministre». Peu convaincu par la riposte d’Emmanuel Macron, qui déclare n’avoir aucun regret, «l’affaire des Uber files a montré que ce n’était pas dans l’agenda du ministre», croit savoir Rachid Boudjema. «Rencontrer une entreprise étrangère est une chose, favoriser un climat pour une entreprise étrangère qui ne respecte pas les règles et qui le dit elle-même, […] qu’elle sollicitait le ministre quand il y avait des difficultés, des textes qui n’étaient pas en sa faveur» en serait une autre, renchérit le président de l’UNT.
Emmanuel Macron avait vanté sa défense d’une «ouverture du marché»
Outre l’action en justice, le syndicat a annoncé avoir «interpellé des parlementaires pour qu’il y ait une commission ou une mission parlementaire pour faire la lumière sur cette affaire». «Les chauffeurs de taxis aujourd’hui l’ont mauvaise», a-t-il confié sur RT France.
Rachid Boudjema, de l’Union nationale des taxis
Les Uber Files sont une enquête reposant sur des milliers de documents internes de la société étasunienne de VTC, qui ont été portés notamment au quotidien Le Monde et qui a conclu à l’existence d’un «deal» secret entre Uber et Emmanuel Macron alors qu’il était ministre de François Hollande.
Lors de l’entrevue traditionnelle du 14 juillet, le président de la République s’était d’ailleurs agacé des «cris d’orfraie» de l’opposition qui réagissait aux révélations de l’affaire. Emmanuel Macron estimait au contraire qu’il avait joué son rôle de ministre en aidant Uber à s’implanter en France. «C’est un combat politique que je revendique» avait-il renchéri, vantant sa défense d’une «ouverture du marché» qui a créé selon lui des «milliers d’emplois».
POLIT’MAG – Scandale «Uber Files» : pour qui roule Macron ?