La ville ukrainienne de Nikolaïev a décidé de bannir la langue russe des établissements scolaires du second degré dès la rentrée prochaine. Cette mesure controversée s'ajoute à d'autres décisions ciblant la population russophone.
Une responsable locale de la ville de Nikolaïev (sud de l’Ukraine) a annoncé sur Facebook le 18 juin que le Conseil municipal avait décidé que l’usage du russe serait banni dans les établissements scolaires de la ville dès le 1er septembre.
«A partir du 1er septembre, pas de clubs, de cours, de classes juniors ou de conceptions pédagogiques [en] langue russe. Enfin ! Merci à tous mes collègues !», a déclaré Ekaterina Stokolyas, une des membres du Conseil municipal. Le message était accompagné d’un dessin d’enfant montrant un chat enlaçant un cœur aux couleurs de l’Ukraine. Sur le dessin figurait la mention «La langue compte» et «Tout compte».
Adieu Tolstoï
Cette décision s’inscrit dans la droite ligne de la politique de dérussisation entreprise par Kiev depuis plusieurs années et qui s’est accélérée après le début de l’opération militaire lancée par la Russie en Ukraine le 24 février.
Ainsi, comme le rapporte l’agence TASS le 7 juin, le vice-ministre ukrainien de l’Education et des Sciences, Andrey Vitrenko, avait annoncé que des programmes allaient être expurgés de références russes dans l’éducation, notamment la littérature étrangère et l’histoire de l’Ukraine. Ainsi, le roman Guerre et paix de l’écrivain russe Léon Tolstoï, qui traite entre autres des guerres russes contre l’Empire français au début du XIXe siècle, sera banni des programmes.
«[Cet œuvre] ne sera pas étudiée en Ukraine. Tout ce qui glorifie [les troupes russes] […] disparaîtra du programme de la littérature étrangère», avait déclaré Vitrenko. Il avait en outre précisé que des discussions étaient en cours pour savoir si des auteurs russes devaient être maintenus dans les programmes.
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