Le journaliste américain Seymour Hersh a dressé un diagnostic sévère de l’état de combattivité des forces ukrainiennes. Aux yeux de ce prix Pulitzer, la poursuite du conflit, que Kiev aurait d’ores et déjà perdu, ne tient qu’à la volonté de Zelensky.
Le conflit ukrainien arriverait-il sur sa fin ? Celui-ci est à un «point tournant», estime Seymour Hersh, dans un article publié le 21 septembre sur la plateforme Substack. Se référant à un «responsable ayant accès aux renseignements actuels» avec lequel il a pu s’entretenir, le journaliste américain assure que, si la guerre continue, «c’est parce que Zelensky insiste qu’elle le doit».
«Certains éléments importants de la communauté américaine des renseignements, qui s’appuient sur des rapports de terrain et des renseignements techniques, estiment que l’armée ukrainienne, démoralisée, a renoncé à la possibilité de vaincre les lignes de défense russes à trois niveaux, lourdement minées, et de mener la guerre en Crimée et dans les quatre oblast saisis et annexés par la Russie», assure Seymour Hersh.
Lourdes pertes et gains territoriaux négligeables
«La réalité est que l’armée meurtrie de Volodymyr Zelensky n’a plus aucune chance de victoire», poursuit ce détenteur du prix Pulitzer, spécialisé dans les affaires militaires et les services secrets.
Selon la Défense russe, «des pertes colossales» auraient été infligées aux forces de Kiev, selon les termes de Sergueï Choïgou. «Les forces armées ukrainiennes n’ont atteint leurs objectifs dans aucune des directions», a fait valoir le ministre le 5 septembre. «Nous avons perdu beaucoup de gens. Il n’y aura pas de fin heureuse, nous devons l’admettre» a quant à lui déclaré Volodymyr Zelensky dans une interview diffusée le 10 septembre.
Quant aux maigres gains territoriaux que Kiev revendique sur le terrain, «ce ne sont que des mensonges», affirme l’interlocuteur de Hersh. «Les deux villages que l’armée ukrainienne a récemment revendiqués comme capturés “sont si petits qu’ils ne pourraient pas passer entre deux panneaux Burma-Shave”», cite le journaliste. La source de ce dernier revient également sur les rumeurs, qui avaient circulé concernant la santé supposément défaillante du président russe.
Médias : des fakes de la CIA sur Poutine
Il s’agirait, en réalité, d’une «opération de désinformation», «entreprise par la CIA en coordination avec des éléments du renseignement britannique» afin de «diminuer» Vladimir Poutine. «Il fallait le diaboliser, avec l’aide des médias, afin de justifier nos erreurs», assure la source, qui estime que si Vladimir Poutine aurait «commis une erreur» en déclenchant son offensive, Joe Biden en aurait également commis une en menant une «guerre proxy» contre la Russie via son soutien militaire à Kiev.
Seymour Hersh est un habitué des révélations allant à l’encontre du politiquement correct, qui ne trouvent pas d’écho dans la presse occidentale. Mi-avril, le journaliste d’investigation accusait Volodymyr Zelensky et sa famille d’avoir détourné pas moins de 400 millions de dollars d’aides. Début février, il avait mis en ligne un article accablant de hauts responsables américains d’être derrière la destruction des gazoducs Nord Stream 1 et 2 quelques mois plus tôt.
Explosions des gazoducs Nord Stream : Hersh pointe un sabotage américain «à des fins politiques»