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Abdeslam face à un millier de parties civiles : ouverture du procès des attentats de Bruxelles

Après avoir pris du retard, le procès des attaques dans la capitale belge, qui avaient fait 32 morts et des centaines de blessés, s'ouvre ce 30 novembre. Neuf accusés, dont Salah Abdeslam, font face à un millier de parties civiles.

La cour d’assises de Bruxelles donne le 30 novembre le coup d’envoi du procès des attentats djihadistes perpétrés en 2016 dans la capitale belge. Neuf accusés, dont Salah Abdeslam, feront face à un millier de parties civiles, dans le cadre d’un procès qui s’annonce comme le plus grand jamais organisé devant une cour d’assises belge, six ans et demi après les pires attaques subies par le pays en temps de paix. L’audience commence par le tirage au sort du jury populaire, prévu sur une journée. Les débats, qui doivent durer jusqu’en juin 2023, démarreront le 5 décembre.

Au matin du 22 mars 2016, deux djihadistes s’étaient fait exploser à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, et un troisième environ une heure plus tard dans le métro de la capitale européenne, causant au total 32 morts et plusieurs centaines de blessés. Ces attaques, revendiquées par le groupe djihadiste Daesh, étaient survenues quatre jours après l’arrestation à Molenbeek de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015.

Les enquêteurs avaient rapidement constaté qu’elles avaient été perpétrées par la même cellule, déjà à l’origine du bain de sang dans la capitale française (130 morts et des dizaines de blessés). A l’époque, ces djihadistes avaient d’autres projets en tête, notamment celui de frapper l’Euro de football de 2016 en France, mais avaient agi dans la précipitation après l’arrestation de Salah Abdeslam.

Six accusés déjà condamnés dans le procès du 13 Novembre 

A ce procès, neuf hommes sont attendus dans le box, dont le Français de 33 ans et son ami d’enfance de Molenbeek, Mohamed Abrini. Un dixième, Oussama Atar, dirigeant de la cellule, sera jugé en son absence car il est présumé mort en Syrie.

Des policiers sur les lieux d'une attaque à l'arme blanche à Bruxelles, le soir du 10 novembre 2022.

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Au total, six de ces dix accusés ont déjà été condamnés, la plupart très lourdement, dans le procès-fleuve qui s’est achevé en juin à Paris dans le dossier du 13 Novembre 2015. Salah Abdelsam a été à cette occasion condamné à la perpétuité incompressible.

Parmi les accusés figure Osama Krayem, l’homme qui a accompagné l’assaillant du métro bruxellois avant de rebrousser chemin et de se débarrasser de ses explosifs. Lors du procès parisien, ce djihadiste de nationalité suédoise, décrit comme un «combattant aguerri» est resté mutique sur son rôle précis dans la cellule.

«Je ne m’attends pas vraiment à beaucoup de réponses», a déclaré à l’AFP Sandrine Couturier, partie civile qui compte venir faire face aux accusés. «Mais j’ai envie de me confronter à ce que l’être humain est capable de faire, il faut que j’accepte que tout le monde n’est pas bon», a-t-elle ajouté. Présente sur le quai du métro Maelbeek au moment de l’explosion dans une rame, cette directrice d’association souffre encore de stress post-traumatique, qui se traduit par des «pertes de mémoire» et des «problèmes de concentration» qui resurgissent à l’approche du procès.

Les victimes «abandonnées à leur sort par l’Etat belge», selon un collectif 

Les épisodes d’anxiété, voire de dépression, sont encore très fréquents pour les rescapés et témoins que l’AFP a pu interroger. Au-delà de leur reconstruction personnelle, plusieurs ont aussi décrit leur pénible combat pour obtenir de la part des assurances la prise en charge des soins médicaux.

Le croquis d'audience réalisé le 13 avril 2022 qui représente Salah Abdeslam lors du procès des attentats du 13 Novembre (image d'illustration).

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Selon le collectif Life4Brussels, qui représente près de 300 parties civiles, les victimes ont été «abandonnées à leur sort par l’Etat belge», qui a laissé aux assurances le soin de les indemniser. Le même collectif avait déjà exprimé sa colère fin septembre, suite à l’annonce du report du procès en raison d’un box des accusés non conforme au droit européen.

L’équipement initialement prévu, un box compartimenté en cellules individuelles vitrées, avait en effet suscité un tollé du côté de la défense et avait a dû être démonté et remplacé, ce qui a entraîné un retard de près deux mois. Les avocats de la défense avaient en effet comparé ces cellules à des «cages», limitant selon eux les possibilités de communiquer. Le nouveau box, collectif et «semi-ouvert» est censé offrir une meilleure communication de part et d’autre de la paroi vitrée.

L’une des spécificités de ce procès tient au nombre de jurés : de manière inédite en Belgique, la cour d’assises va en désigner 36. Outre les 12 titulaires, 24 jurés suppléants siégeront ainsi tout au long des débats pour pallier d’éventuelles absences. Sous peine d’invalider le procès, il faut en effet absolument respecter ce nombre de 12 citoyens, qui doivent assister les trois magistrats professionnels au moment de délibérer sur le verdict.

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