1,5 million de manifestants attendus par les syndicats dans toute la France. L'intersyndicale entend montrer qu'elle n'abandonne pas le combat contre la réforme des retraites.
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- lundi 1 mai 10h51 CET
De son côté, Florian Philippot, dirigeant des Patriotes, a appelé à un rassemblement au Trocadéro.
#fetedutravail fête de la Résistance totale !
Macron dehors ! Rdv Paris 14h place du Trocadéro ! 🇫🇷
Soyons immensément nombreux ! 🇫🇷🇫🇷 pic.twitter.com/ir77FdrNbw
— Florian Philippot (@f_philippot) May 1, 2023
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10h19 CET
«Je pense qu’on aura des centaines de milliers de manifestants, peut-être un million ou un million cinq», a estimé dimanche le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, rappelant qu’il y avait «300 points de rassemblement». Les autorités tablent sur 500 à 650.000 personnes sur tout le territoire, dont 80 à 100.000 à Paris.
Le trafic aérien s’annonce très perturbé pour le retour du long week-end, avec 25 à 33% de vols annulés dans les plus grands aéroports français, des perturbations qui devraient se poursuivre à Orly mardi.
Le cortège parisien s’élancera à 14h
«Cette fête des travailleurs se déroule dans l’unité syndicale et rien que ça, c’est historique», s’est réjoui le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.
Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456.000).
«Ce sera familial, festif», a promis la numéro un de la CGT Sophie Binet, tandis que le député LFI François Ruffin a invité «tous les Français et les Françaises (…) à aller prendre un grand bain de soleil, bronzer en poussant les poussettes dans les rues de Paris et de partout dans le pays».
Dans la capitale, le cortège s’élancera à 14h de la place de la République vers la Nation, avec la présence annoncée de syndicalistes du monde entier. Les autorités attendent aussi 1.500 à 3.000 «gilets jaunes» et 1.000 à 2.000 individus «à risque», de source policière. 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 5.000 à Paris.
Les drones de la discorde
Interrogée dimanche sur la présence éventuelle de «black blocs», Sophie Binet a estimé que c’était «un problème», tout en se disant «inquiète» concernant «l’annonce de drones pour la sécurisation des cortèges», jugeant qu’on est «sur une pente dangereuse».
Le tribunal administratif de Rouen a partiellement suspendu dimanche un arrêté préfectoral prévoyant l’usage de drones au Havre. Deux décisions sont attendues concernant Paris et Bordeaux.
«Si ça aide à sécuriser des groupes radicaux, vous ne me trouverez pas à m’insurger», a dit lundi Laurent Berger sur franceinfo, ajoutant toutefois que «sur la question des libertés publiques, il faut être extrêmement vigilant».
«Les drones sont là aussi pour protéger les syndicats, a fait valoir sur RTL le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.
Ce 1er mai, qui fait figure de 13e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, intervient pourtant après la validation de l’essentiel du texte par le Conseil constitutionnel et sa promulgation dans la foulée.
Les syndicats tournent leurs regards vers deux nouvelle dates: le 3 mai, lorsque les «Sages» se prononceront sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée (RIP), et le 8 juin, lorsqu’une proposition de loi du groupe des députés Liot abrogeant la réforme sera au menu de l’Assemblée.
Si dans la rue comme dans les sondages la colère reste vive, au gouvernement certains veulent croire «qu’on a passé le plus gros en terme de contestation» et que ce 1er mai «peut être le baroud d’honneur de l’interprofessionnel».
Emmanuel Macron s’est donné le 17 avril «100 jours d’apaisement» et «d’action» pour relancer son quinquennat. Elisabeth Borne va envoyer des invitations aux syndicats «dans les jours qui viennent», selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt, lundi sur BFM-TV.
«Cela n’effacera pas le désaccord sur les retraites mais il y a d’autres sujets (…) L’intérêt général est qu’il puisse y avoir un dialogue noué», a-t-il plaidé.
Au sein de l’intersyndicale, des divergences commencent à pointer, même si Frédéric Souillot assure «qu’il n’y a pas un gravier entre nous». D’ores et déjà, Laurent Berger a annoncé dimanche que la CFDT «irait discuter» avec la Première ministre si elle y était invitée, tandis que Sophie Binet a rappelé que l’intersyndicale avait prévu de prendre la décision «ensemble» mardi matin.
Avec AFP