Lors de la session plénière du Forum économique eurasiatique, Vladimir Poutine est revenu sur le projet de la «Grande Eurasie», confortant le virage de la Russie vers l'Asie au détriment de l'Occident, mais aussi sa dimension «civilisationnelle»
Vladimir Poutine s’est exprimé les enjeux de l’Eurasie par visioconférence ce 26 mai, à l’occasion de la session plénière du Forum économique eurasiatique. Qualifiant le projet de «Grande Eurasie» de «grand projet civilisationnel», le président russe a évoqué les opportunités d’échanges de ce vaste espace géographique : «L’idée principale consiste à créer un espace commun de coopération équitable pour les organisations régionales.»
Ce sera un centre qui présentera un intérêt pour beaucoup
Le président russe a ainsi abordé l’idée d’un «grand partenariat eurasien», qui viserait à «changer l’architecture politique et économique, à devenir le garant de la stabilité et de la prospérité sur l’ensemble du continent». Une telle entité devra, selon lui, tenir compte de «la diversité des modèles de développement, des cultures et des traditions de tous les peuples». «Je suis sûr – et c’est en fait assez évident – que ce sera un centre qui présentera un intérêt pour beaucoup», a poursuivi Vladimir Poutine.
«Un défi», mais également «une opportunité» : quelques jours plus tôt, le chef de la diplomatie russe avait expliqué lors d’un entretien que la Russie voyait désormais son avenir s’inscrire vers l’Asie, où elle est en train de créer des partenariats durables pour sortir de sa dépendance de l’Occident : «Il se trouve que l’Eurasie est en train de devenir la région la plus prometteuse du monde. Il nous faut nous occuper de son développement, non pas en utilisant les instruments d’autres comme le dollar, le système de messagerie financière SWIFT, mais en créant nos propres instruments. Ce n’est pas si difficile à faire.»
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