Le décès d’un homme dans les quartiers Nord de Marseille, ce 31 mai, porte à 20 le nombre de morts par balles dans la cité phocéenne depuis le début de l’année. Retour sur ces drames qui plongent la ville dans une guerre de gangs.
Nouvelle victime de fusillade à Marseille. Dans la nuit du 30 au 31 mai, un individu a été tué par balles à la cité de la Paternelle, dans le 14e arrondissement de la ville. Au moment des coups de feu, la victime, connue pour des faits liés aux stupéfiants, se trouvait sur un point de vente de drogues, a précisé une source policière à l’AFP. Située dans les quartiers Nord de la ville, la cité de la Paternelle est connue pour être le théâtre d’importants trafics de stupéfiants.
Touché par plusieurs projectiles vers 1h15 du matin, l’homme a peu après succombé à ses blessures, tandis que le ou les auteurs de la fusillade prenaient la fuite. La police judiciaire a été saisie de l’affaire. A Marseille, c’est la 20e victime à succomber sous les balles depuis le début de l’année, portant le nombre de meurtres à 22, avec un mort par arme blanche et une personne retrouvée carbonisée dans le coffre d’une voiture.
La veille, une autre fusillade dans les quartiers Nord de la cité phocéenne avait pris pour cible un individu âgé de 32 ans, connu de la justice pour des affaires liées au narcobanditisme. Le tireur avait sonné au domicile familial de la victime en se faisant passer pour un livreur de pizzas, ouvrant le feu dès que l’occupant des lieux avait ouvert la porte. Touché deux fois au thorax, il serait néanmoins hors de danger. Bien qu’il n’y résidât plus, l’homme était originaire de la cité Jean-Jaurès, en proie à des règlements de comptes sur fond de trafic de drogue.
Exécutions et règlements de comptes
Le 28 mai, un individu blessé par balles à la cité des Lauriers, dans le 13e arrondissement de la cité phocéenne, est décédé à l’hôpital, où il s’était rendu par ses propres moyens. Les circonstances précises du drame ne sont pas encore connues, mais ce quartier a déjà été le théâtre de fusillades sur fond de trafic de drogue, comme celle qui a fait deux morts et au moins un blessé le 13 septembre 2022, dans un échange de tirs entre deux véhicules.
Le 27 mai, c’est à la cité des Rosiers, également située dans les quartiers Nord de Marseille, qu’un trentenaire a reçu une dizaine de coups de couteau à proximité d’un point de deal. Il a été évacué à l’hôpital en état d’urgence absolue, avec un pronostic vital engagé. Le 28 avril, un homme de 30 ans avait été blessé par balles dans ce même ensemble résidentiel. Une source policière avait précisé à France 3 que cette fusillade s’était déroulée dans le cadre du trafic de drogue et de la perturbation des points de deal. Le 2 mars dernier, c’est un jeune homme de 17 ans qui avait été blessé par balle à la cité des Rosiers.
Autre point de deal marseillais, la cité Félix Pyat (3e arrondissement) est également connue pour ses violences armées sur fond de trafic de drogue. Dans la nuit du 17 au 18 avril dernier, cinq personnes ont ainsi été blessées par un individu armé d’un pistolet automatique. Trois d’entre elles avaient vu leur pronostic vital engagé : un mineur de 15 ans atteint à la tête et deux hommes, l’un âgé de 22 ans touché au niveau des membres inférieurs et l’autre âgé de 32 ans, blessé au thorax. Ils étaient attablés à la terrasse d’un bar à chicha.
Violences liées au trafic de drogue
Le 12 avril, plusieurs cités avaient connu des déferlements de violence, avec un mineur blessé par balles à la cité Félix Pyat, des fusillades à la Busserine (14e arrondissement) et à la cité Consolat (15e), ainsi qu’un échange de tirs dans le quartier de la Belle-de-Mai (3e), qui avait laissé trois blessés sur la chaussée. L’un d’entre eux succombait à ses blessures le lendemain des faits.
Autre nuit sanglante pour la cité phocéenne, celle du dimanche 2 au lundi 3 avril, qui a vu périr trois personnes sous les balles, tandis que trois autres personnes étaient gravement atteintes et cinq autres blessés moins grièvement. Deux décès ont été à déplorer à la cité du Castellas (15e) dans une première fusillade. Une seconde à proximité de la cité des Aygalades s’est soldée par plusieurs blessés, tandis qu’une troisième, près du quartier de la Joliette (3e), causait un mort et un blessé en urgence absolue.
Emmanuel Macron s’était rendu à Marseille le 1er septembre 2021 pour annoncer un grand plan de lutte contre le trafic de drogue, de rénovation de la ville et de ses transports en commun, doté d’un milliard d’euros pour ces deux derniers volets. Du 5 au 7 juillet 2022, une mobilisation exceptionnelle et très médiatisée des forces de l’ordre avait conduit à mener 45 opérations contre des points de deal de la ville et de ses environs. Quelque 550 CRS et gendarmes mobiles étaient venus renforcer les forces de police locales. Autant d’opérations qui tardent à produire leurs effets. Les autorités ont en effet dénombré 32 meurtres liés au trafic de drogue en 2022 dans les Bouches-du-Rhône.
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