Sept personnes sont pour l'heure mortes et près de 700 ont été blessées à Taïwan, selon les autorités, dans un séisme de magnitude supérieure à 7 qui s'est produit ce 3 avril, le plus puissant à frapper l'île depuis 25 ans.
Tous les décès se sont produits dans la région de Hualien, près de l’épicentre du séisme dans l’est de l’île, a annoncé l’agence nationale de lutte anti-incendie. Trois des victimes ont péri sur un sentier de randonnée, et la quatrième dans un tunnel routier.
La magnitude du séisme sous-marin a été estimée à 7,5 par l’Agence météorologique japonaise (JMA), à 7,4 par l’Institut américain d’études géologiques (USGS) et à 7,2 par l’agence météorologique taïwanaise (CWA).
Il s’est produit peu avant 00H00 GMT, selon ces agences, et a été suivi de plusieurs répliques. Son épicentre a été détecté en mer à faible profondeur au large des côtes est de Taïwan.
« J’ai voulu m’enfuir mais je n’étais pas habillé. C’était tellement fort », a déclaré Kelvin Hwang, un client d’un hôtel de la capitale Taipei, qui s’est réfugié dans le hall de l’ascenseur au neuvième étage.
Des règles de construction strictes et une bonne préparation aux catastrophes naturelles semblent avoir permis d’éviter une catastrophe majeure pour l’île, régulièrement frappée par des séismes.
A Hualien, « deux bâtiments se sont effondrés » prenant au piège des personnes, a déclaré un responsable des pompiers de ce port de près de 100 000 habitants, situé au pied d’une chaîne de montagnes et de gorges.
Des photos publiées par l’Agence centrale d’informations (CNA) ont montré un bâtiment rouge de sept étages dans cette ville partiellement effondré, incliné à environ 60 degrés.
Des bulldozers ont été mobilisés pour dégager des rochers qui bloquent des routes vers Hualien, selon des images diffusées par les chaînes de télévision locales.
Alertes au tsunami levées
Le tremblement de terre a initialement déclenché des alertes au tsunami à Taïwan, dans les îles du sud-ouest du Japon et dans plusieurs provinces des Philippines, où la population des zones côtières a été priée de gagner les hauteurs.
Les autorités japonaises et philippines ont finalement annulé leurs alertes, et le Centre d’alertes au tsunami du Pacifique, un observatoire régional basé à Hawaï (Etats-Unis), a annoncé vers 02H00 GMT que « la menace de tsunami est maintenant largement passée », tout en appelant les habitants des régions littorales à rester prudents.
L’aéroport de Naha, le plus important de l’île japonaise d’Okinawa, a suspendu temporairement le trafic aérien et les vols prévus vers cette destination ont été déroutés. Les enregistrements des vols au départ ont cependant repris après la levée de l’alerte.
« Le séisme est proche de la côte et peu profond. Il est ressenti dans tout Taïwan et dans les îles voisines… C’est le plus fort depuis 25 ans, depuis le tremblement de terre de 1999 », a déclaré aux journalistes le directeur du Centre sismologique de Taipei, Wu Chien-fu.
Un séisme de magnitude 7,6 avait fait 2.400 morts en septembre 1999, la pire catastrophe de l’histoire moderne de Taïwan.
Secousse ressentie sur le continent
De l’autre côté du détroit de Formose, des habitants de la province orientale chinoise de Fujian et d’autres régions ont indiqué sur les réseaux sociaux avoir également ressenti de fortes secousses.
La Chine, qui considère Taïwan comme faisant partie de son territoire, a déclaré observer « très attentivement » le tremblement de terre et s’est dit « prête à fournir une aide aux sinistrés », selon l’agence de presse nationale Chine Nouvelle.
L’activité de certaines usines de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), le plus grand fabricant de puces au monde, a été brièvement interrompue, a indiqué à l’AFP un responsable de l’entreprise.
Situés à la frontière de plusieurs plaques tectoniques, Taïwan et le Japon sont fréquemment touchés par des séismes.
Au Japon, la catastrophe de Fukushima (nord-est) en mars 2011, qui a fait environ 20 000 morts et disparus, est encore dans toutes les mémoires. Un séisme sous-marin de magnitude 9,0 avait entraîné un gigantesque tsunami sur la côte nord-est du pays, lequel avait aussi provoqué l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986. La péninsule de Noto, dans le centre du Japon, a par ailleurs subi un séisme de magnitude 7,5 le 1er janvier, qui a fait plus de 240 morts, notamment à cause de l’effondrement de nombreuses maisons anciennes en bois.
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