Alors que le Conseil d'Etat a définitivement tranché la question du burkini dans les piscines, une association s'est proposée de prendre en charge des amendes des «sœurs» musulmanes afin que ces dernières puissent se baigner malgré son interdiction.
«La canicule est là. Pour que nos sœurs puissent profiter de l’été, Muzz prend en charge vos amendes pour port du burkini», c’est le slogan de l’association Muzz qui assure pouvoir rembourser les verbalisations «jusqu’à un montant de 25 000 euros». Une initiative qui a aussitôt fait réagir une partie du spectre politique.
La députée du Pas-de-Calais Marine Le Pen s’est notamment fendue d’un tweet appelant à des poursuites judiciaires : «Cette offre viole la loi française : le procureur se doit d’engager des poursuites contre cet organisme.»
Cette offre viole la loi française : le procureur se doit d’engager des poursuites contre cet organisme. pic.twitter.com/uRdrx5OZRU
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 20, 2022
Le sénateur Stéphane Ravier (ex-Rassemblement National) a également réagi en appelant les personnes concernées à quitter la France : «Il y a pourtant plus simple pour que les “sœurs” puissent se baigner en burkini : qu’elles et leurs familles quittent la France une bonne fois pour toutes et nous laissent entre mécréants. Promis, on ne les retiendra pas !»
Il y a pourtant plus simple pour que les "sœurs" puissent se baigner en burkini : qu'elles et leurs familles quittent la France une bonne fois pour toutes et nous laissent entre mécréants. Promis, on ne les retiendra pas ! pic.twitter.com/crwp2NNXGe
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) July 20, 2022
«L’application de rencontre islamique @metonmuzz propose de payer les amendes de burkini sur http://freetheburkini.fr. Cette entreprise incite à l’illégalité et doit être interdite !», s’est lui indifgné l’ancien candidat Reconquête ! aux législatives Damien Rieu, appelant à l’interdiction pure et simple de l’application de l’association.
🔴 L’application de rencontre islamique @metonmuzz propose de payer les amendes de #burkini sur https://t.co/kQpFt7CiOt.
👉🏻 Cette entreprise incite à l’illégalité et doit être interdite ! pic.twitter.com/fM74gp5Ig4
— Damien Rieu (@DamienRieu) July 19, 2022
Le maire de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret (Les Républicains), a de son côté exhorté le «gouvernement [à prendre] la mesure du défi qui est posé aux lois de la République et [à faire] interdire séance tenante cette application».
Que le gouvernement prenne la mesure du défi qui est posé aux lois de la République et fasse interdire séance tenante cette application ! #burkinipic.twitter.com/V0axvTA0fb
— Gilles PLATRET (@gillesplatret) July 19, 2022
L’essayiste et militante laïque Céline Pina a, pour sa part, dénoncé l’appel à l’illégalité que constituerait l’incitation à porter le burkini en assurant la prise en charge des amendes : «Inciter les gens à commettre des délits est un délit. Si les sites se livrant à ce genre d’incitation étaient interdits et soumis à de lourdes amendes, force resterait à la loi. Promouvoir le burkini prouve que le site Muzz a des liens avec l’islam politique»
Inciter les gens à commettre des délits est un délit. Si les sites se livrant à ce genre d’incitation étaient interdit et soumis à de lourdes amendes, force resterait à la loi. Promouvoir le burkini prouve que le site Muzz a des liens avec l’islam politique. #burkini#islamismepic.twitter.com/JiLMdaUYs6
— Céline Pina (@celine_pina) July 19, 2022
Le ministère de l’Intérieur a lui aussi réagi à la polémique, assurant auprès du Figaro le 20 juillet avoir saisi la justice. «L’article 40 de la loi de 1881 interdit d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes, frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations judiciaires, des amendes forfaitaires», a souligné la place Beauvau.
La question du port du burkini dans les piscines a été définitivement tranchée par le Conseil d’Etat le 21 juin, qui se prononçait sur le règlement municipal de la ville de Grenoble qui souhaitait l’autoriser. La juridiction administrative suprême a estimé que le vêtement controversé portait atteinte «au principe de neutralité des services publics».
Le conseil municipal de Grenoble donne son feu vert au port du burkini dans les piscines