Dans le cadre d'une réunion de l'Unesco, une délégation israélienne de quatre hauts fonctionnaires s'est rendue à Riyad, une première depuis la création de l'Etat hébreu en 1948. Les deux pays entretiennent tout de même des relations officieuses.
Cette information n’est pas passée inaperçue au Moyen-Orient. Dans le cadre d’une réunion de l’Unesco, quatre hauts fonctionnaires israéliens ont obtenu leur visa pour se rendre à Riyad le 10 septembre. Une première depuis la création de l’Etat hébreu en 1948.
A l’occasion de la 45e édition du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, une délégation israélienne s’est donc rendue sur le territoire saoudien depuis Dubaï. «Nous sommes heureux d’être ici. C’est un bon premier pas», a déclaré un responsable israélien, propos rapportés par l’AFP.
Ce déplacement est à replacer dans un contexte plus large, celui d’un rapprochement entre Riyad et Israël. Alors que les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques officielles, l’Etat hébreu a initié depuis 2020 une normalisation tous azimuts avec ses voisins arabes. Dans le cadre des Accords d’Abraham, pilotés par Washington, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont pacifié leur lien avec Israël.
Netanyahou à Neom
Cependant, l’Arabie saoudite tend à adopter une ligne moins dure à l’égard de l’Etat hébreu. Les relations officieuses se multiplient depuis plusieurs années. Benjamin Netanyahou s’est déjà rendu en catimini dans la ville futuriste de Neom, le long de la mer Rouge, en novembre 2020.
Le royaume saoudien a également accueilli une délégation israélienne pour un tournoi d’e-sport en juillet dernier. Fin août, les autorités saoudiennes ont autorisé l’atterrissage en urgence d’un avion avec à son bord 128 Israéliens à Djeddah, à l’ouest du pays. De surcroît, les manuels scolaires de la monarchie n’utilisent plus le vocable «d’ennemi sioniste» pour parler de l’Etat hébreu.
Toutefois, fidèle à la position de la Ligue arabe, Riyad conditionne une normalisation des relations avec Israël à une solution viable pour les Palestiniens. En marge d’une rencontre avec Antony Blinken en juin dernier, le chef de la diplomatie saoudienne Faysal ben Farhan avait fait la déclaration suivante : «Sans trouver une voie vers la paix pour le peuple palestinien, sans relever ce défi, toute normalisation aura des bénéfices limités.»
D’ailleurs, Riyad a nommé mi-août, pour la première fois, un ambassadeur pour les Territoires palestiniens. De plus, l’Arabie saoudite s’est depuis quelques mois rapprochée de l’Iran, ennemi juré d’Israël.
A Pékin, l’Iran et l’Arabie saoudite prônent «sécurité et stabilité» pour le Moyen-Orient