Une fusillade a éclaté dans la nuit du 24 au 25 juin dans la capitale norvégienne. Un suspect a été arrêté et une enquête pour «acte terroriste» a été ouverte. Un pub et un club gay ont été visés et la marche des Fiertés LGBT a été annulée.
La police norvégienne a ouvert le 25 juin une enquête pour «acte terroriste» après des tirs mortels près de bars du centre d’Oslo dans la nuit, faisant annuler une marche des Fiertés LGBT prévue dans la journée. L’auteur présumé de la fusillade qui a fait deux morts et 21 blessés, dont dix graves, est un Norvégien d’origine iranienne de 42 ans connu des services de renseignement intérieur, également chargés de l’antiterrorisme, selon la police d’Oslo.
«Il est soupçonné d’homicide, tentative d’homicide et acte terroriste», a indiqué un responsable de la police, Christian Hatlo, lors d’une conférence de presse. Ce dernier chef d’accusation est motivé par «le nombre de blessés et de tués, le nombre de scènes de crime – au moins trois – et […] il y a de bonnes raisons de croire qu’il avait l’intention de semer la terreur», a-t-il ajouté. Selon la police, le pronostic vital des blessés n’est pas ou plus engagé.
Un pub et un club gay visés, la marche des Fiertés LGBT annulée
La fusillade s’est produite aux alentours de 1h du matin heure locale (23h le 24 juin) à l’extérieur d’un pub, Per pa hjornet, où les deux morts seraient à déplorer, selon les médias locaux. Elle s’est ensuite poursuivie devant un club gay attenant, le London Pub, en plein centre de la capitale norvégienne, alors bondé en cette chaude nuit d’été. «Il y a des raisons de croire qu’il s’agit d’un crime de haine», a ajouté Christian Hatlo, en évoquant la nature des endroits visés, «en particulier le London Pub».
La marche des Fiertés LGBT qui devait avoir lieu le 25 juin à Oslo a été annulée. En signe de solidarité, des drapeaux arc-en-ciel ont été déposés près des lieux de l’attaque. A la suite de recommandations «claires» de la police, «tous les événements liés à la Oslo Pride sont annulés», ont écrit les organisateurs de l’événement dans un communiqué. Les effectifs policiers ont été renforcés dans la capitale pour faire face à d’éventuels autres incidents.
«On estime à ce stade qu’il n’y avait qu’un seul auteur» derrière la fusillade «mais on peut rien dire avec certitude si tôt» dans l’enquête, a précisé l’inspecteur Tore Soldal, lors de la conférence de presse.
Le suspect connu défavorablement des services de police
L’homme a été arrêté le 25 juin à 01h19 heure locale (le 24 juin à 23h19 GMT), cinq minutes après les premiers signalements. Des civils ont aidé à la capture du suspect ainsi qu’aux premiers soins, selon la police qui a salué «une contribution héroïque». Le suspect avait déjà eu affaire à la police pour des faits mineurs comme port d’un couteau ou encore une condamnation pour possession de stupéfiants. Deux armes ont été saisies sur les lieux de l’attaque : une arme automatique et une arme de poing que Christian Hatlo a présentées comme «anciennes».
Un témoin interviewé par le journal Verdens Gang (VG) a évoqué «une scène de guerre». «Il y avait plein de blessés au sol qui avaient des blessures à la tête», a-t-il expliqué. Selon un journaliste de NRK présent sur place au moment de la fusillade, le tireur est arrivé avec un sac d’où il a retiré une arme avec laquelle il a tiré. Aux petites heures du matin, un sac gisait toujours à terre sur les lieux de la fusillade autour desquels s’affairaient des spécialistes de la police technique et scientifique.
«La fusillade à l’extérieur du London Pub à Oslo cette nuit est une attaque horrible et profondément choquante contre des innocents», a réagi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store. «Nous ne connaissons pas encore les raisons de cet acte terrible mais aux homosexuels qui maintenant ont peur et sont dans le deuil, je tiens à dire que nous sommes tous ensemble avec vous», a-t-il écrit sur Facebook.
Le tireur «avait l’air très déterminé sur où il visait», a raconté à VG une femme témoin de la scène.
La Norvège avait déjà été le théâtre d’attaques sanglantes le 22 juillet 2011. Ce jour-là, l’extrémiste de droite Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes dans un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement à Oslo et une fusillade contre un rassemblement de jeunes travaillistes sur l’île d’Utoya.
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