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Guerre en Ukraine : la peur de la mobilisation

Le 22 janvier, la correspondante de LCI à Kiev a fait état des craintes des hommes ukrainiens d'être mobilisés. Elles se font jour dans un contexte de grande pénurie de soldats, ainsi que l'a reconnu la veille le chef du renseignement ukrainien dans une interview au Financial Times.

Oublié, le triomphalisme qui était de mise sur le plateau de LCI l’été dernier ? La chaîne d’information, réputée pour son hostilité à l’égard de la Russie depuis deux ans, a évoqué les craintes des hommes ukrainiens tachant d’échapper à la mobilisation.

«Maintenant on ne veut plus sortir. On ne va plus au club de sport, on ne va plus dans les restaurants», ont confié des Ukrainiens à la correspondante de la chaîne à Kiev Marianne Kottenhoff, qui intervenait dans le programme LCI Midi du 22 janvier. 

«On a peur d’atterrir dans un centre de recrutement», cite-t-elle. Et la journaliste de mentionner la situation d’un centre de préparation militaire pour civils situé à Poltava : il y a peu encore fréquenté assidûment, bien que payant, par la jeunesse désireuse de se mettre en bonne condition physique en cas de mobilisation, ce lieu est désormais désert par crainte de se voir enrôlés.

Une société fracturée

En outre, la journaliste a souligné l’importante fracture de la société ukrainienne, entre des recruteurs souvent revenus blessés du front, et des hommes réfractaires car terrorisés par le volume supposé des pertes.

Poltava avait déjà fait parler d’elle il y a quelques mois, quand le chef du centre de recrutement de cette ville de 300 000 habitants, entre Kiev et Kharkov, avait déclaré le 15 septembre dans le journal local Poltavchtchina que «sur 100 personnes recrutées à l’automne 2022, il n’en [restait] que 10 ou 20. Les autres [sont] mortes, blessées ou réformées». Le militaire ajoutait que le bureau n’avait alors rempli son objectif de conscription qu’à 13%.

«La pénurie [d’hommes] est palpable», reconnaît Boudanov

Le 21 janvier dans une interview au Financial Times, le chef du renseignement ukrainien Kyrylo Boudanov s’était confié sur les problèmes d’effectifs de ses forces armées. «Il n’est pas concevable de penser que nous pouvons nous passer d’une mobilisation», a-t-il affirmé.

Le 19 décembre, Volodymyr Zelensky a fait état d’une demande de l’état-major de mobiliser «entre 450 et 500 000 hommes». Il était revenu ce 21 janvier sur ce projet au micro de la chaîne britannique Channel 4, estimant qu’il «ne voyait pas personnellement la nécessité de mobiliser un demi million de personnes», estimant n’avoir «pas reçu d’informations suffisamment précises pour justifier cette décision». Il a en outre souligné le problème des moyens financiers.

Ces difficultés font suite à l’échec de la contre-offensive ukrainienne, lancée au mois de juin. 

Les forces russes «réduisent méthodiquement le potentiel de combat de l’armée ukrainienne», selon Choïgou

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