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France : Gérald Darmanin va demander la dissolution de trois groupuscules d’ultra-droite

Après les manifestations violentes de militants à Romans-sur-Isère, le ministre français de l’Intérieur a annoncé ce 28 novembre qu'il allait demander la dissolution de trois groupuscules d'ultra-droite.

CRS en juin 2023 (image d'illustration).

Meurtre de Thomas : une manifestation d’ultra-droite contrecarrée par la police

Une réaction «ferme» afin d’éviter «un scénario de guerre civile»: le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce 28 novembre qu’il demanderait la dissolution de trois groupuscules d’ultra-droite, après l’expédition punitive de militants à Romans-sur-Isère (sud-est de la France) le week-end dernier.

«Je vais proposer la fin de divers groupuscules», a déclaré le ministre de l’Intérieur sur la radio publique France Inter, évoquant parmi les organisations ciblées «un groupe qui s’appelle la Division Martel, rien que le nom nous fait peur, et deux autres dont je ne peux pas évoquer les noms» pour le moment.

Le 25 novembre au soir, des militants d’ultra-droite ont violemment manifesté à Romans-sur-Isère après la mort d’un lycéen de 16 ans, Thomas, poignardé dans la nuit du 19 au 20 novembre lors d’une fête de village à Crépol dans la Drôme. Ils voulaient «en découdre», selon les autorités, avec les jeunes du quartier de la Monnaie, dont seraient issues certaines des personnes impliquées dans la mort du jeune homme. Ils ont été bloqués par les forces de l’ordre, avec lesquelles ils en ont longuement décousu.

Des peines de prison ferme prononcées pour six personnes

Le 27 novembre, six personnes ont été immédiatement condamnées par un tribunal correctionnel à des peines de six à dix mois de prison ferme pour «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences» ou «dégradations».

Gérald Darmanin a salué ces condamnations, estimant que la réaction des autorités et des forces de l’ordre avait permis «d’éviter un scénario à l’irlandaise», référence aux émeutes ayant touché Dublin le 23 novembre au soir après une attaque au couteau qui a fait cinq blessés, dont trois enfants.

Devant l’Assemblée nationale, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé avoir demandé à Gérald Darmanin et au ministre de la Justice de lui «faire des propositions pour lutter efficacement (contre) ces bandes et les empêcher de nuire». «Face à la désinhibition de la violence chez certains, il nous faut de nouvelles réponses», a-t-elle dit.

«Parce qu’elle a été ferme, la France a évité un scénario de petite guerre civile», a assuré le ministre de l’Intérieur, estimant que la mort de Thomas, un «drame ignoble», ne devait pas «permettre que quelqu’un d’autre s’érige au nom de l’État pour faire justice».

«Une mobilisation qui veut nous faire basculer dans la guerre civile»

«Il y a dans l’ultra-droite une mobilisation qui veut nous faire basculer dans la guerre civile», a-t-il encore asséné, rappelant que 12 projets d’action violente par l’ultra-droite ont été recensés par le Parquet national antiterroriste (Pnat) depuis 2017.

Selon le ministère de l’Intérieur, au moins un membre de la Division Martel est soupçonné d’être impliqué dans les violences de Romans-sur-Isère.

La Division Martel, née au second semestre 2022 après la dissolution d’autres groupuscules, s’est fait remarquer en décembre lors d’une tentative de «ratonnade» visant des supporters maghrébins en marge de la demi-finale de Coupe du monde de football France-Maroc.

«Cela faisait plusieurs mois que les services travaillent sur ce groupement de fait qui vise à promouvoir le recours à la violence pour favoriser l’avènement d’une suprématie nationaliste et xénophobe», a indiqué le ministère de l’Intérieur auprès de l’AFP. La mouvance identitaire française regrouperait 3 300 personnes, dont 1 300 fichés S car considérés comme des menaces potentielles à la sûreté de l’État, selon un récent rapport parlementaire.

Gérald Darmanin a appelé le 27 novembre les préfets et responsables des forces de l’ordre à la mobilisation pour prévenir tout rassemblement pouvant conduire à des actions violentes.

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