Face à une augmentation du nombre de cas de variole du singe de près de 50% en une semaine, la Commission européenne a décidé d'un nouvel achat de près de 55 000 doses de vaccin. L'Espagne et l'Allemagne figurent parmi les pays les plus touchés.
La Commission européenne a annoncé le 18 juillet l’achat de près de 55 000 doses (54 530) supplémentaires du vaccin contre la variole du singe dans le cadre de son contrat avec le laboratoire danois Bavarian Nordic, s’inquiétant d’une augmentation des cas de près de 50% dans l’UE en une semaine. Le nombre de doses achetées pour le compte des pays européens s’élève désormais à 163 620, précise l’exécutif européen dans un communiqué.
La commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, s’est dite «préoccupée» par le nombre croissant de cas de variole du singe dans l’UE. «Nous avons maintenant plus de 7 000 cas dans l’UE, soit une augmentation de près de 50% depuis la semaine dernière», a-t-elle précisé. L’Europe est la région du monde la plus touchée par la variole du singe : selon les chiffres du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) au 14 juillet, 7 128 cas confirmés ont été répertoriés dans l’UE, principalement en Espagne (2 477), Allemagne (1 790) et en France (912).
«Nous avons réagi promptement et assuré une réponse rapide par le biais de la nouvelle Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA), et déjà livré environ 25 000 doses à six Etats membres», a rappelé la commissaire européenne. Dans le détail, l’Espagne a reçu 5 300 doses de vaccin, tout comme l’Allemagne et l’Italie, la Belgique 3 040, la Suède et le Portugal 2 700 chacun, et l’Irlande 1 400. La Commission précise que les livraisons vont se poursuivre dans les mois à venir dans les États membres de l’UE, en Norvège et en Islande. Le Comité d’urgence de l’OMS doit quant à lui se réunir le 21 juillet afin de déterminer les moyens de juguler la flambée de cas.
Cousine éloignée de la variole humaine, mais considérée comme bien moins dangereuse, la variole du singe guérit généralement d’elle-même au bout de deux ou trois semaines. Elle se caractérise par des éruptions cutanées – qui peuvent apparaître sur les organes génitaux ou dans la bouche – et peut s’accompagner de poussées de fièvre, de maux de gorge ou de douleurs au niveau des ganglions lymphatiques.
Le virus peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou muqueuses d’un malade, ainsi que par des gouttelettes. «Les rapports sexuels […] réunissent ces conditions pour une contamination, et avoir plusieurs partenaires augmente le risque d’être exposé au virus», rappelle Santé publique France dans son dernier point de situation en date du 12 juillet.
Si dans l’écrasante majorité des cas européens et américains les malades sont des hommes ayant eu des relations sexuelles avec des partenaires masculins, ceux-ci ne sont pas les seuls concernés, certains cas ayant également été détectés chez des enfants et des personnes immunodéprimées. Ces deux catégories sont susceptibles de contracter des formes graves de la maladie, d’après Santé publique France, car elle «peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques». A ce stade, «aucun décès n’a été signalé» en Europe, relève l’agence.
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