Des policiers ont été visés par des tirs de mortiers d'artifice et une vingtaine de véhicules ont été brûlés dans la nuit du 28 au 29 septembre à Alençon, selon le parquet de la ville normande.
Dans la nuit du 27 au 28 septembre entre 23h et 2h du matin, le quartier de Perseigne à Alençon, a été secouée par des violences visant les forces de l’ordre, rapporte le procureur de la République d’Alençon Laetitia Mirande.
«A partir de 23h15, une trentaine d’individus ont mené une action coordonnée de violences urbaines, avec la volonté manifeste d’attirer les forces de l’ordre dans un guet-apens : 24 véhicules ont été incendiés, trois véhicules ont été retournés pour freiner la progression des forces de l’ordre, un abribus a été détruit», a déploré dans un communiqué le préfet de l’Orne.
Des échauffourées ont éclaté il y a une heure dans le quartier de Perseigne, à Alencon, plusieurs voitures brûlent. Les pompiers attendent que la police sécurise les lieux avant d’intervenir. Les riverains garent leur voiture hors des limites du quartier pic.twitter.com/gAYaPdiaFh
— Sacha Martinez (@SachaMartinez42) September 27, 2022
20 policiers de l’Orne, neuf de la Sarthe et 11 gendarmes de l’Orne «ont été mobilisés pour sécuriser l’action des pompiers», selon le préfet. 20 pompiers et trois engins pompes ont été engagés pour éteindre les incendies, ajoute-t-il.
«L’intervention rapide et en nombre de forces de sécurité a permis de mettre en fuite les émeutiers, de dégager les barricades et de ramener l’ordre sur le quartier de Perseigne», estime le préfet.
«Une présence des forces de sécurité sera maintenue à un haut niveau dans les prochains jours», assure-t-il.
Le quartier de Perseigne #Alencon se réveille sous le choc après une nuit agitée. De la fumée s'échappe encore des carcasses de voitures brûlées #Ornepic.twitter.com/l4LibVuStw
— L'Orne Hebdo (@LOrneHebdo) September 28, 2022
Fin octobre 2021, des faits similaires s’étaient produits dans ce quartier populaire d’Alençon (26 000 habitants): 13 véhicules avaient été incendiés.
Le syndicat Unsa-Police a évoqué dans un communiqué «une véritable scène de guérilla urbaine [dans laquelle] les fonctionnaires locaux ont fait face à une cinquantaine d’émeutiers armés avec des barres de fer». Selon le syndicat de policiers Alliance 61, «60 mortiers ont été tirés en direction des forces de l’ordre».
«Ces violences font suite à une interpellation et placement en garde à vue pour refus d’obtempérer», selon un communiqué du syndicat. Interrogé sur ce point, le parquet n’a pas donné suite.
Le maire déplore un manque d’effectif policier la nuit
Alliance dénonce un «manque cruel d’effectif alors qu’on parle de supprimer la brigade anticriminalité du commissariat de police d’Alençon par manque de policiers». Le syndicat demande «un renfort immédiat d’effectifs» dans le département.
Selon le maire d’Alençon Joaquim Pueyo, «il n’y a pas assez de policiers la nuit» malgré les postes supplémentaires qui avaient été créés à Alençon à la suite des faits de fin octobre 2021.
Joaquim Pueyo évoque lui aussi «une interpellation» dans les heures qui ont précédé les faits. Il la qualifie de «difficile à faire, avec des délits de fuite». «La semaine dernière des individus avaient été interpellés pour détention et trafic de stupéfiants», dans ce quartier, a complété cet ancien directeur de prison.
«A chaque fois, ça recommence. On doit se poser beaucoup de questions autour des sanctions. Est-ce que les sanctions sont suffisantes ?», s’interroge cet élu «en retrait du PS» notamment sur les questions de sécurité.
Le taux de chômage était de 21% à Alençon en 2019 pour les 15-64 ans selon l’Insee mais, selon Joaquim Pueyo, cela n’a pas de lien avec les faits.
Alençon : Darmanin accuse Marine Le Pen de «mentir» sur les violences urbaines
