A la suite de l’accord signé ce 26 novembre à Mexico, entre le gouvernement et l'opposition vénézuéliens, l'administration Biden a autorisé le géant pétrolier Chevron à reprendre partiellement ses activités d'extraction de pétrole dans le pays.
Les représentants de Caracas et de l’opposition vénézuélienne sont parvenus ce 26 novembre à «un second accord partiel en matière de protection sociale». Signé à Mexico, où se tenaient les pourparlers, cet accord doit permettre de libérer les ressources vénézuéliennes bloquées à l’étranger afin de financer des projets sociaux. «Une étape importante dans la bonne direction», s’est félicité auprès de l’AFP un haut responsable américain ayant requis l’anonymat Washington. «Nous nous associons à la communauté internationale qui salue la reprise des négociations», a-t-il ajouté.
Dans la foulée de cette annonce, le département américain du Trésor a autorisé le géant pétrolier Chevron à relancer en partie les activités de sa co-entreprise détenue dans le pays, en partenariat avec l’entreprise publique Petroleos de Venezuela (PdVSA). Chevron doit cependant s’assurer que «PdVSA ne reçoive aucun revenu des ventes de pétrole réalisées par Chevron», qui ne peut relancer d’autres activités avec PdVSA.
Sanctions à la carte : Washington lâche la bride à ses industriels
Cette levée partielle des sanctions «reflète la politique de long terme des Etats-Unis visant à une levée des sanctions conditionnée à des avancées concrètes quant à l’allègement des souffrances du peuple vénézuélien et pour soutenir le retour de la démocratie» dans le pays, selon le communiqué du département du Trésor.
Un haut responsable de l’administration américaine a en revanche précisé que l’ensemble des autres sanctions «restent en place et les Etats-Unis continuent de les appliquer vigoureusement et de rendre comptable toute personne qui violerait la loi américaine, serait engagée dans la corruption ou le non-respect de l’Etat de droit au Venezuela».
Par ailleurs, les personnes et entreprises américaines sont désormais autorisées à fournir certains types de biens et services au Venezuela, tout en précisant que les personnes étrangères qui participeraient à ces transactions ne feront pas l’objet de sanctions américaines.
Un dialogue renoué par des Américains inquiets pour leur approvisionnement énergétique
Farouche opposant d’un relâchement de la pression contre le gouvernement vénézuélien, le très influent Bob Menendez, à la tête de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, a estimé que l’accord signé est «un pas urgent et nécessaire pour faire face à la misère et aux souffrances du peuple vénézuélien», tout en ne se faisant «aucune illusion sur la soudaine volonté de Nicolas Maduro d’agir dans le meilleur intérêt de son peuple».
Le pays est confronté depuis des années à des sanctions américano-européennes, dont un embargo pétrolier de Washington, afin de pousser le président Nicolas Maduro au départ, pour l’heure sans les succès escomptés par les chancelleries occidentales.
Début mars, après des années de vives tensions entre les autorités vénézuéliennes et américaines, Washington dépêchait une délégation à Caracas. Une manœuvre américaine, quelques jours seulement après le début de l’opération russe en Ukraine, à peine voilée. Le double objectif des Etats-Unis pourrait en effet être de garantir leur approvisionnement énergétique, sur fond de perte du brut russe en raison des sanctions occidentales, tout en cherchant à isoler Moscou de ses alliés. Dès le mois de juin, l’administration américaine a décrété un premier assouplissement des sanctions en vigueur contre Caracas.
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