La Défense française n'écarte pas un départ de ses forces spéciales basées au Burkina Faso, où des manifestations contre la présence française ont déjà eu lieu, alors que Paris met fin à son opération anti-djihadiste Barkhane au Sahel.
Dans un entretien publié le 19 novembre sur le site du Journal du dimanche (JDD), Sébastien Lecornu est revenu sur la présence française en Afrique, et notamment au Burkina Faso, pays miné par les violences djihadistes et théâtre le 18 novembre d’une nouvelle mobilisation contre la présence de la France.
Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales
D’abord mobilisés au rond-point des Nations unies, au cœur de la capitale, les manifestants se sont rendus devant l’ambassade de France, où un important dispositif sécuritaire avait été déployé. Une partie d’entre eux s’est ensuite dirigée à moto vers la base de Kamboinsin, pour continuer la manifestation.
«Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales», a déclaré le ministre français des Armées. «Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales […] Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme “à la place” de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés», a expliqué le ministre.
«Sabre [le contingent des forces spéciales françaises basé dans la région de Ouagadougou] a eu un rôle clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel», a en outre estimé le ministre français des Armées.
Paris souhaite maintenir sa présence au Niger
La France, qui a déjà quitté le Mali avec qui elle entretient des relations exécrables, souhaite néanmoins conserver une présence militaire au Sahel, notamment au Niger. «Sa déstabilisation aurait un impact épouvantable», a mis en garde Sébastien Lecornu. «D’autres pays nous demandent également un accompagnement dans la lutte contre le terrorisme. Pour que ce travail s’installe dans la durée, la question de la formation des officiers et des sous-officiers des armées africaines va être centrale», a-t-il encore souligné.
Comme le rapporte l’AFP, la France, qui déploie encore quelque 3 000 militaires au Sahel, après avoir compté jusqu’à 5 500 hommes sur place, a officiellement mis fin à son opération anti-djihadiste Barkhane et s’est donné six mois pour finaliser sa nouvelle stratégie en Afrique.
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