France

Vers une union des gauches pour les législatives ? Le PS favorable à une discussion avec LFI

Vers une union des gauches aux législatives ? Une résolution proposant de discuter avec l'ensemble des forces de gauche, dont La France insoumise a été adoptée par le conseil national du Parti socialiste.

Le conseil national du Parti socialiste, sorte de parlement du parti, a adopté dans la soirée du 19 avril une résolution proposant de discuter avec l’ensemble des forces de gauche, dont La France insoumise, pour trouver un accord aux législatives, rapporte l’AFP.

Il s’agit pour le PS d’un tournant majeur dans sa stratégie que d’envisager un accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon, a précisé un participant, même si pour l’instant LFI a indiqué ne pas vouloir discuter avec le PS, trop critique vis-à-vis de leur candidat pendant la campagne. 

Après le résultat catastrophique de la candidate socialiste Anne Hidalgo au premier tour de la présidentielle (1,74% des voix), les quelque 300 membres du conseil national ont également adopté à l’unanimité une résolution invitant les électeurs «à battre le 24 avril la candidate de l’extrême droite en utilisant le bulletin de vote Emmanuel Macron».

Une résolution adoptée à une faible majorité 

Concernant les législatives, après 4 heures de débat, 160 personnes se sont prononcées pour le dialogue avec LFI, 75 contre, 10 se sont abstenues, et 58 n’ont pas pris part au vote. 

Les membres du conseil national ont adopté à une faible majorité cette résolution qui donne mandat au Premier secrétaire Olivier Faure «pour engager les discussions permettant de construire le rassemblement et d’aboutir à un socle de combats communs et à des candidatures communes de la gauche et de l’écologie», selon le texte de la résolution. «Faisons le choix du rassemblement dans la clarté mais sans exclusive», ajoute le texte. Selon un autre participant, «il y a eu un débat un peu rude» mais «de bonne tenue».  

Il a précisé que les 58 personnes qui n’ont pas pris part au vote sont notamment des proches d’Anne Hidalgo, et de la présidente de la région Occitanie Carole Delga, toutes deux très opposées à Jean-Luc Mélenchon. «On tend ouvertement la main, pour un accord de discussions qui n’enlève les spécificités de personne», a précisé à l’AFP Pierre Jouvet, porte-parole du parti. La résolution souligne qu’«il n’y aura pas de renaissance sans ruptures, dans nos comportements, dans nos organisations, dans nos propositions».

Selon un autre membre, «il y avait la ligne Hidalgo-Delga mais c’est la ligne de la nouvelle génération du parti qui l’emporte». 

Des voix discordantes

Certains membres du PS ont clairement marqué leur opposition à cette ligne. «Moi je ne souhaite pas avoir Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre de la France», a ainsi déclaré le sénateur Rachid Témal, alors que le chef de LFI a demandé le 19 avril aux Français de l’élire «Premier ministre» aux législatives, qu’ils choisissent Emmanuel Macron ou Marine Le Pen à l’issue du second tour.

«Ils pensent qu’il faut envoyer un signal à Mélenchon. Mais quand on voit le niveau de demandes de LFI, ça va être compliqué», déplore un autre participant. 

LFI a notamment proposé aux écologistes et aux communistes une répartition des circonscriptions au prorata des scores du premier tour.  

Le texte de la résolution suggère de «tenir compte des résultats des élections  présidentielles mais aussi des élections intermédiaires, s’appuyer sur les réalités locales, privilégier le soutien commun à l’ensemble des députés sortants de gauche, et prévoir là où des candidatures communes ne seront pas possibles le soutien au second tour au candidat le mieux placé».




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