Réfugié en Russie depuis 2013 après avoir quitté les Etats-Unis, le lanceur d'alerte et ancien employé de la NSA américaine Edward Snowden a reçu la nationalité russe, selon un décret publié ce 26 septembre.
Selon un décret publié sur le site du gouvernement russe ce 26 septembre, le lanceur d’alerte américain Edward Snowden vient d’acquérir la nationalité russe. Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, la citoyenneté lui a été octroyée à sa propre demande.
Recherché dans son pays pour avoir révélé des programmes de surveillance électronique de masse de son gouvernement (PRISM, XKeyscore, Boundless Informant et Bullrun) et du gouvernement britanniques (Tempora, Muscular et Optic Nerve), l’ancien employé de la NSA est réfugié en Russie depuis mai 2013. Privé de son passeport américain sur demande de Washington, il s’était retrouvé à Moscou après y être arrivé depuis Hong Kong et dans l’intention de trouver refuge en Amérique latine. Il s’était finalement retrouvé bloqué en Russie, où il a obtenu l’asile. Depuis octobre 2020, Edward Snowden disposait d’un titre de résident permanent.
Son avocat Anatoli Koutcherena, a précisé que le lanceur d’alerte ne serait pas concerné par l’ordre de mobilisation pour l’opération spéciale en Ukraine, décrété par Vladimir Poutine la semaine dernière pour certaines catégories de Russes. «Il n’a pas servi dans l’armée russe et par conséquent, selon notre législation actuelle, il n’entre pas dans cette catégorie de citoyens qui sont maintenant appelés», a-t-il déclaré à l’agence Ria Novosti. Selon lui, la compagne d’Edward Snowden, Lindsay Mills, a également demandé à recevoir la nationalité russe et leur fille la possède déjà, étant née en Russie.
En dépit de son exil et de sa situation délicate vis-à-vis des autorités américaines, Edward Snowden continue d’alerter concernant les risques de surveillance des gouvernements de leur propres citoyens. Lors d’une interview par vidéoconférence pour le Festival du film documentaire de Copenhague en mars 2020, il avertissait ainsi sur une possible augmentation de la surveillance due à la crise sanitaire, s’inquiétant de son caractère potentiellement durable une fois la crise terminée.
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