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Yémen : à l’issue de leurs pourparlers, Houthis et Saoudiens saluent des résultats «positifs»

Les pourparlers de cinq jours à Riyad entre les représentants des Houthis et l'Arabie saoudite ont été qualifiés de «positifs» par les deux parties, bien qu'aucune avancée tangible n'ait été annoncée pour mettre fin à huit ans de guerre au Yémen.

Des Yéménites déplacés reçoivent des sacs d'aide alimentaire, dans la province occidentale de Hodeida, le 4 janvier 2023 (image d'illustration).

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Représentants houthis et saoudiens se sont entretenus durant cinq jours à Riyad. Les discussions, menées dans le cadre d’une médiation omanaise, avaient débuté le 14 septembre dans la capitale saoudienne, dans un contexte d’intensification des efforts diplomatiques visant à mettre fin au conflit qui a débuté en 2014 et qui a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, selon l’ONU.

Il s’agissait de la première visite publique d’une délégation houthie dans le royaume du Golfe depuis 2015, date à laquelle l’Arabie saoudite a pris la tête d’une coalition militaire appuyant le gouvernement yéménite face aux rebelles, soutenus par l’Iran.

Les représentants houthis et saoudiens se sont félicités de la tenue de ces pourparlers.

Selon Ali Al-Qhoom, membre du conseil politique des Houthis, ils ont été «sérieux et positifs» et marqués par «l’optimisme», a-t-il déclaré sur X (ex-Twitter). «Il y aura un nouveau cycle de négociations», a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié le 20 septembre sur le réseau social, le ministère saoudien des Affaires étrangères a, lui aussi, salué les «résultats positifs» de ces discussions visant à élaborer «une feuille de route pour soutenir le processus de paix au Yémen».

Pas d’avancée concrète annoncée

La délégation houthie, dont l’un des membres avait été mis en 2017 sur la liste des personnes recherchées par le royaume, s’est notamment réunie avec le ministre saoudien de la Défense, frère du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui avait encouragé «la partie yéménite à s’asseoir à la table des négociations», précise le communiqué.

Selon la même source, les pourparlers étaient dirigés côté saoudien par l’ambassadeur de l’Arabie saoudite au Yémen, Mohammed al-Jaber, qui s’était lui-même rendu dans la capitale yéménite en avril dernier.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a également «salué» le 19 septembre les discussions lors d’une réunion organisée en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, qui a porté «sur les mesures nécessaires pour mettre fin au conflit au Yémen au plus vite et y résoudre les crises humanitaire et économique», a indiqué le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.

Au cours de celle-ci, Antony Blinken s’est entretenu avec le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, et son homologue émirati, Abdallah ben Zayed, dont le pays est également membre de la coalition militaire intervenant au Yémen. Aucune avancée concrète n’a toutefois été annoncée après le départ, le 19 septembre au soir, des rebelles.

Surmonter les «blocages»

Les négociations ont porté sur des questions comme le paiement des salaires des fonctionnaires passés sous administration des rebelles, la libération des prisonniers ou encore le retrait des forces de la coalition. «Nous avons discuté de certaines mesures et d’alternatives qui permettraient de surmonter les points de blocages» entre Houthis et Saoudiens, a indiqué le chef de la délégation yéménite, Mohammed Abdelsalam, sur X.

La visite des rebelles à Riyad survient en plein réchauffement des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite, deux grandes puissances régionales rivales depuis des années.

Les Houthis ont pris en 2014 le contrôle de Sanaa et se sont depuis emparés de pans entiers du territoire, essentiellement dans le nord du Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

La guerre a laissé en ruine les infrastructures du pays et l’ONU s’inquiète notamment du risque de famine à grande échelle, l’aide internationale ne cessant de diminuer.

La trêve entrée en vigueur en avril 2022 tient largement, bien qu’elle ait officiellement expiré en octobre dernier. Alors que son intervention n’a pas permis de chasser les Houthis, l’Arabie saoudite cherche à se sortir de ce conflit coûteux pour ses finances et son image internationale.

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