Le président ukrainien a tenu à souligner que son pays était toujours prêt à se «battre », mais également à «chercher parallèlement des voies diplomatiques» pour mettre fin au conflit, plus d'un mois après le déclenchement de l'offensive russe.
«Nous sommes prêts à nous battre et chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre. Pour l’instant, nous envisageons parallèlement un dialogue», a déclaré le président ukrainien, au cours d’une conférence de presse avec le chancelier autrichien Karl Nehammer, en visite à Kiev et à Boutcha, près de la capitale ukrainienne, ce 9 avril.
«L’Ukraine a toujours dit qu’elle était prête à des négociations et chercherait toute possibilité pour arrêter la guerre. Parallèlement nous voyons malheureusement des préparatifs pour des combats importants, certains disent décisifs, dans l’Est», a également déclaré le chef d’Etat, à propos de l’opération militaire russe en Ukraine lancée le 24 février.
Kiev, ainsi qu’un certain nombre de pays occidentaux, ont accusé ces derniers jours la Russie d’avoir commis d’importantes exactions en Ukraine, soulevant des interrogations quant à l’état des négociations de paix entre Kiev et Moscou, dont le dernier round a eu lieu fin mars. Moscou a notamment été accusé d’être responsable de la mort de nombreux civils dans la ville ukrainienne de Boutcha où, selon Kiev, 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes. La Russie a catégoriquement démenti les allégations portées contre elle à ce propos, le président russe Vladimir Poutine dénonçant une «provocation brutale et cynique du régime de Kiev».
Des éléments des derniers pourparlers remis en cause par Kiev ?
La dernière session de pourparlers directs russo-ukrainiens s’est tenue le 29 mars à Istanbul, au cours desquels l’Ukraine a détaillé ses principales propositions en vue d’un accord avec Moscou dont sa «neutralité» en échange d’un accord international pour garantir sa sécurité.
Mais le 7 avril, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que de nouvelles propositions formulées par l’Ukraine remettaient en cause celles sur lesquelles les négociateurs ukrainiens s’étaient engagés en Turquie. «La partie ukrainienne a soumis au groupe de contact son projet d’accord, qui est une claire démonstration du recul des dispositions cruciales inscrites à l’issue de la rencontre du 29 mars à Istanbul dans un document signé par le chef de la délégation ukrainienne, [David] Arakhamia», a notamment déclaré le chef de la diplomatie russe, déplorant notamment des «ambiguïtés» au sujet de revendications concernant la Crimée et le Donbass.
Le lendemain, le 8 avril, un haut responsable turc cité par l’AFP avait affirmé que la Russie et l’Ukraine étaient toujours «d’accord pour tenir des pourparlers en Turquie», bien que les deux parties restaient «loin de s’accorder sur un texte commun». La question de la Crimée et du Donbass reste difficile à trancher, d’après cette même source, qui n’a pas avancé de date concernant une éventuelle nouvelle rencontre sur le sol turc entre les deux délégations.
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