Le président ukrainien s'est dit favorable à la conduite d'une enquête internationale sur les événements de Boutcha où des corps de civils ont été découverts dans les rues. Kiev accuse la Russie de massacre, Moscou nie fermement toute responsabilité.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré le 5 avril qu’il était intéressé par une enquête exhaustive et transparente sur les récents événements de Boutcha, près de Kiev, la capitale du pays.
«Nous sommes intéressés par une enquête aussi complète et transparente que possible, dont les résultats seront annoncés et expliqués à l’ensemble de la communauté internationale», a déclaré Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo publiée par son service de presse le 5 avril.
«Nous avons fourni un accès maximal aux journalistes à Boutcha et dans d’autres villes libérées d’Ukraine, à des centaines de journalistes du monde entier», a-t-il poursuivi. «Et nous sommes intéressés par le fait que des milliers de journalistes visitent ce site, plus il y en a, mieux c’est».
Le 26 mars dernier le président ukrainien avait toutefois entériné une loi punissant la publication de certaines informations liées au conflit qui se déroule actuellement en Ukraine. Il est prévu jusqu’à 12 ans de prison pour la diffusion de contenus provoquant «de graves conséquences».
Volodymyr Zelensky, qui a dénoncé des «crimes de guerre» et un «génocide» à Boutcha et dans d’autres localités près de la capitale ukrainienne et accuse la Russie d’en être responsable, interviendra devant le Conseil de sécurité ce 5 avril pour la première fois depuis l’assaut militaire russe de son pays. La Russie avait de son côté protesté contre le refus de la Grande-Bretagne – qui préside actuellement cette instance des Nations unies – de réunir à sa demande le Conseil de sécurité, concernant la situation à Boutcha, a indiqué l’agence Tass.
Une massacre dont la Russie nie toute responsabilité
Le 3 avril, le ministère russe de la Défense a réfuté les accusations de Kiev concernant les meurtres de civils dans la ville de Boutcha, dans la région de Kiev. Le ministère a déclaré que les forces russes s’étaient complètement retirées de Boutcha le 30 mars, alors que les «preuves de crimes» ne sont apparues que quatre jours plus tard, lorsque des agents des services de sécurité ukrainiens sont arrivés à Boutcha.
Le ministère de la défense a également déclaré que le maire de Boutcha, Anatoly Fedoruk, a confirmé dans une allocution vidéo le 31 mars qu’il n’y avait plus de troupes russes dans la ville, et il n’a aucunement mentionné de civils abattus dans les rues. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a décrit la situation à Boutcha comme une «attaque de fake news». «Les militaires russes se sont complètement retirés de cette ville le 30 mars. Le 31 mars, le maire de la ville a déclaré solennellement que tout allait bien. Et deux jours plus tard, nous avons vu cette mise en scène dans les rues qu’on tente maintenant d’utiliser à des fins anti-russes», a-t-il dit.
Côté ONU, le Secrétaire général de l’organisation s’est dit le 4 avril «profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha», et le bureau des droits de l’Homme des Nations unies a évoqué de «possibles crimes de guerre». Sans attendre le résultat d’une éventuelle enquête visant à déterminer les responsabilités dans ce massacre, l’Europe et les Etats-Unis prévoient d’annoncer dans les jours à venir de nouvelles sanctions contre la Russie.
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