Une hausse d’un demi-point de pourcentage de ses taux directeurs est attendue aujourd’hui de la Banque centrale européenne. Elle pèsera sur le coût du crédit et ne devrait pas suffire à ramener l’inflation au rythme voulu par Francfort.
La Banque centrale européenne devrait relever ses taux d’intérêt d’un demi-point de pourcentage ce 2 février. La présidente de la BCE Christine Lagarde avait laissé entendre dès décembre qu’elle proposerait bientôt une hausse de 50 points de base (0,50 point de pourcentage), similaire à celle qui venait d’être décidée.
Aussi, la plupart des acteurs des marchés s’attendent à l’annonce de cette hausse à l’issue du conseil des gouverneurs qui se tient ce jour. Elle portera le taux rémunérant les liquidités bancaires non distribuées en crédit à 2,5% et celui sur les opérations de refinancement à court terme à 3%, au plus haut depuis novembre 2008.
Les gardiens de l’euro affrontent une envolée massive des prix déclenchée par le conflit en Ukraine, ce qui les a amenés à lancer un cycle de hausses de taux en juillet, inédit par son ampleur et mettant fin à près d’une décennie de crédit quasiment gratuit.
De l’autre côté de l’Atlantique, les investisseurs n’ont pas été surpris le 1er février par l’annonce de la Fed américaine d’une nouvelle hausse de ses taux ramenée à un quart de point de pourcentage, car l’activité économique et l’inflation montrent des signes de ralentissement aux Etats-Unis.
Inflation toujours élevée
En avance sur la BCE, la Banque d’Angleterre a elle relevé son taux directeur de 50 points de base à 4%, niveau le plus haut depuis 2008, pour contrer une inflation qui dépasse encore 10% au Royaume-Uni.
A Francfort, siège de la Banque centrale où coexistent deux courants – l’un favorable, l’autre opposé à un durcissement de la politique monétaire –, les débats sont sous l’influence de l’annonce d’un recul en janvier, à 8,5%, du taux d’inflation annuel en zone euro, grâce à la baisse des prix de l’énergie.
Mais pour Fritzi Köhler-Geib, chef économiste de la banque publique allemande KfW, citée par l’AFP, c’est une amélioration en trompe-l’œil, car l’inflation «sous-jacente» – hors énergie et alimentation – s’est maintenue à 5,2% et «devrait rester obstinément élevée en 2023».
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