Deux semaines avant l’arrivée à New York des dirigeants du monde entier, les travaux de l’Assemblée générale des Nations unies se sont ouverts le 5 septembre.
Loin du médiatique «débat général», qui rassemblera du 19 au 26 septembre les chefs d’Etat, la grand messe annuelle des Nations unies a débuté le 5 septembre.
«Nous sommes invariablement en faveur du renforcement du cadre multilatéral des relations internationales», a d’emblée fait valoir la diplomatie russe, soulignant «l’importance des normes universelles du droit international, en premier lieu des dispositions de la Charte de l’ONU». Réitérant ses positions sur le conflit en Ukraine et sur les tensions au Moyen-Orient, le ministère russe des Affaires étrangères a ajouté plusieurs grandes lignes directrices pour cette 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Comptant pas moins de 81 points, ce programme avait été présenté dans un document préparatoire publié début août sur le site du ministère des Affaires étrangères.
Renforcer la multilatéralité de la sécurité internationale
- La Russie entend promouvoir «la consolidation de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme» via «le rôle central coordinateur de l’ONU sans politisation, sans doubles standards et sans «agenda caché» sur la base de la Charte de l’ONU, des conventions et des protocoles universels applicables, des résolutions pertinentes ainsi que de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU.»
- Estimant que le problème mondial de la drogue «s’est aggravé lors de la période de la pandémie de Covid», la Russie souhaite une «consolidation de la coopération antidrogue sur la base du principe de la responsabilité commune partagée».
- La Russie se prononce en faveur d’un renforcement du contrôle des armements, encourageant «la consolidation des régimes existants et l’élaboration, par consensus, de nouveaux régimes en matière du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération». La Russie regrette que les Etats-Unis soient le seul Etat à avoir refusé de ratifier le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Par ailleurs, la Russie «se prononce invariablement pour le renforcement du régime de la non-prolifération nucléaire sur la base du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)», stipule le document. Toutefois, «en pleine guerre hybride totale déclenchée contre nous, notre pays a atteint les limites de sa capacité à réduire les armes nucléaires», estime la diplomatie russe. «De nouveaux progrès dans ce domaine ne seront possibles que dans la mesure où les pays occidentaux abandonnent leur ligne antirusse» ajoute-t-elle.
- Se disant «très préoccupés» par «la tendance croissante à la “privatisation” des organisations internationales spécialisées par les alliés euro-atlantiques dirigés par les États-Unis», notamment l’Organisation sur l’interdiction des armes chimiques (OIAC), la Russie se dit favorable au «renforcement des conventions sur l’interdiction des armes biologiques ou à toxines, ainsi que des armes chimiques, du Protocole de Genève de 1925 concernant la prohibition d’emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques».
Sécurité internationale de l’information
- «Nous défendons le maintien du rôle central de l’ONU dans le processus de négociation mondial sur la sécurité internationale de l’information», plaide la Russie. Et d’ajouter : «Il est important d’empêcher la mise en place de mécanismes non transparents et contrôlés imposés par les pays occidentaux.» Moscou «exig[e] l’abolition immédiate de la censure politiquement motivée des médias russes et russophones par les autorités des États de “l’Occident collectif”, de l’Ukraine et de la Moldavie, ainsi que des plus grandes sociétés informatiques». «Nous insistons [pour qu’il soit mis fin] aux répressions contre les journalistes et les personnalités publiques répréhensibles», insiste la diplomatie russe, se disant «profondément préoccupée par l’absence de réponse des organisations internationales compétentes et structures du système onusien en lien avec la détérioration de la situation de la liberté d’expression dans de nombreux pays du monde».
- Dernier axe, celui de la crise migratoire, où Moscou appelle à «une coordination des efforts de tous les États» afin de «surmonter les conséquences des crises migratoires qui ont touché des pays individuels et des régions entières du monde».
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