L'avocat Salah Hamouri a écrit à Emmanuel Macron depuis la prison d'Ofer, afin de solliciter l'appui de la France pour sa libération. La justice militaire israélienne le considère comme un membre du FPLP, ce qu'il nie.
L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, en détention dans une prison israélienne en Cisjordanie occupée, a demandé le 14 juillet au président français Emmanuel Macron de «faire pression» sur l’Etat hébreu pour exiger sa libération.
Dans une lettre consultée par l’AFP et envoyée à dessein pour la fête nationale du 14 Juillet, Salah Hamouri compare la prison d’Ofer, où il est écroué depuis mars, à la Bastille, et demande à la France de l’aider à en sortir. «Aujourd’hui par cette lettre, je veux simplement vous rappeler que je me trouve dans une autre Bastille qui a pour nom “Ofer”, située dans les territoires palestiniens occupés», affirme Salah Hamouri.
Israël a prolongé en juin de trois mois sa détention administrative – une mesure controversée permettant à Israël d’incarcérer des suspects sans accusation formelle – par la justice militaire israélienne qui le considère comme un membre du FPLP, ce qu’il nie. Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) est une organisation marxiste considérée «terroriste» par l’Etat hébreu et l’Union européenne. Et les autorités israéliennes accusent des ONG palestiniennes, comme Addameer, pour laquelle œuvre Salah Hamouri, de liens avec le FPLP, ce que celles-ci nient également.
Une libération déjà demandée par le Quai d’Orsay en avril 2022
Fin avril, le ministère français des Affaires étrangères avait dit souhaiter que Salah Hamouri «soit libéré et qu’il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né et où il réside, et que son épouse et ses enfants obtiennent le droit de s’y rendre pour le retrouver».
Ce militant des droits des Palestiniens avait été emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 pour participation à la tentative d’assassinat d’Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shass. Il avait été libéré en décembre 2011 dans le cadre d’un échange de prisonniers (ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit) et avait toujours clamé son innocence.
«Aujourd’hui, je me sens, en toute franchise, citoyen français de quatrième ou cinquième classe, alors que la France tolère et autorise cet Etat occupant à prolonger ma détention sans inculpation et sans procès», affirme encore Salah Hamouri dans cette lettre du 14 juillet. «J’espère que vous aurez un peu de courage pour faire pression sur l’Etat occupant afin d’exiger ma libération», conclut l’avocat franco-palestinien, en dénonçant un «deux poids, deux mesures» entre la défense des Ukrainiens et des Palestiniens.
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