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«Si vous continuez, vous paierez un prix élevé» : Ankara accuse Athènes de violer son espace aérien

Recep Tayyip Erdogan a mis en garde la Grèce, accusée d'avoir violé l'espace aérien turc, ce que dément Athènes. En plein regain de tensions gréco-turques, le chef d'Etat n’a pas hésité à remuer l’histoire douloureuse entre les deux voisins.

Nouvelle passe d’armes entre Ankara et Athènes, sur fond de violation présumée d’espace aérien. Depuis Samsun, sur les bords de la mer Noire, où se tient le festival turc de l’aviation, Recep Tayyip Erdogan a mis sans détour les Grecs en garde.

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«Hé, la Grèce, regardez l’histoire. Si vous continuez, vous paierez un prix élevé» a-t-il lancé ce 3 septembre, relate l’AFP. Un «prix élevé» que les Grecs devront payer si leurs appareils continuent de violer l’espace aérien turc et de «harceler» les appareils turcs en mer Égée. Des propos qui font écho aux récentes accusations turques à l’encontre de la défense antiaérienne grecque.

Hé, la Grèce, regardez l’histoire. Si vous continuez, vous paierez un prix élevé

Le 28 août, des sources au sein du ministère turc de la Défense ont avancé que cinq jours plus tôt, des systèmes S-300 helléniques auraient «verrouillé» des F-16 turcs «en mission de reconnaissance» à l’ouest de l’île de Rhodes. Des «actes hostiles», selon les règles d’engagement de l’OTAN, ont dénoncé ces mêmes sources. Accusation catégoriquement démentie par Athènes. En retour, le ministère turc de la Défense s’apprêterait à communiquer à l’Alliance atlantique et «aux ministres de la Défense des Etats membres» des enregistrements radars prouvant ses dires.

Une relation traditionnellement conflictuelle

Grecs et Turcs s’accusent régulièrement de violation de leurs espaces aériens respectifs, le tracé actuel des frontières maritimes entre la Grèce et la Turquie étant la source de tensions quasi-quotidiennes. Selon le décompte tenu par l’agence de presse turque Anadolu, les Grecs auraient depuis le début de l’année violé 256 fois l’espace aérien turc, 33 fois leur espace maritime et harcelé 158 fois les avions de combat turcs.

En mai, c’étaient les Grecs qui donnaient de la voix, dénonçant une «violation sans précédent de la souveraineté grecque par deux avions de chasse turcs.» Le ministère grec des Affaires étrangères estimait qu’il s’agissait d’une «escalade claire de la provocation turque» qui «viole les règles fondamentales du droit international» en portant atteinte à la cohésion de l’OTAN et constituant une menace évidente pour l’Union européenne à un moment critique».

Par le passé, ces incidents ont mené à des dérapages, comme en octobre 1996 où un Mirage 2000 grec avait abattu un F-16 turc. L’appareil évoluait entre l’île hellénique de Chios et les côtes turques, distantes l’une de l’autre de moins de sept kilomètres. Une fine zone maritime sur laquelle Athènes et Ankara s’estiment toutes deux en droit d’appliquer leur souveraineté.

«Nous pouvons arriver subitement la nuit»

Après une accalmie au moment du déclenchement de l’intervention russe en Ukraine, les tensions entre les deux voisins ont repris crescendo cet été, tout particulièrement après l’annonce par Ankara de sa volonté d’accorder des permis de forage dans une zone disputée de la Méditerranée orientale.

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Plus tôt, en juin, Recep Tayyip Erdogan annonçait qu’il ne rencontrerait plus aucun responsable grec, déchirant un accord bilatéral de 2010 censé développer la coopération entre les deux pays. Pour justifier cette décision, le président turc a accusé les responsables grecs de ne pas «être honnêtes», reprochant à Athènes d’armer les îles de la mer Égée.

Une accusation qu’il n’a pas manqué de réitérer ce 3 septembre : «Votre occupation des îles [proches de la Turquie] ne nous lie en rien. Le moment venu, nous ferons le nécessaire. Nous pouvons arriver subitement la nuit», a lancé le président turc, qui a poussé la comparaison historique. «Nous avons un mot pour la Grèce : n’oubliez pas Izmir.» Une référence à la zone d’influence que le traité de Sèvres avait accordé aux Grecs en Anatolie occidentale, à l’issue de la Première Guerre mondiale.

Le débarquement des troupes helléniques à Izmir (alors Smyrne) en mai 1919 avait alors conduit au soulèvement de l’armée turque sous l’égide de Moustafa Kemal et à l’avènement de la République turque. En septembre 1922, les nationalistes turcs reprennent la ville aux Grecs. Un incendie – pour lequel les belligérants se rejettent la faute – détruit alors plusieurs quartiers de la ville et entraîne la mort de plusieurs milliers d’habitants, principalement chrétiens.




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