L'armée israélienne a procédé ce 5 août à des bombardements sur le territoire palestinien, entraînant selon elle la mort de 15 personnes. Un enfant de cinq ans et l'un des dirigeants du groupe armé Djihad islamique feraient partie des victimes.
L’armée israélienne a fait savoir ce 5 août qu’elle menait des frappes sur la bande de Gaza, mettant en avant la crainte d’attaques en provenance de l’enclave palestinienne après l’arrestation, en début de semaine, du chef d’un groupe armé palestinien. Tsahal «est en train de frapper la bande de Gaza», a-t-elle rapporté dans un court communiqué, avant de préciser ensuite que cette opération visait l’organisation du Djihad islamique.
Des témoins et des sources de sécurité palestiniennes ont indiqué à l’AFP avoir vu plusieurs frappes, notamment une dans le centre de la ville de Gaza. Un chef du groupe armé palestinien Djihad islamique a trouvé la mort dans ces tirs israéliens, a indiqué l’organisation dans un communiqué. «Le mouvement Djihad islamique en Palestine et sa branche armée les brigades Al-Qods pleurent la mort du grand commandant djihadiste Tayseer Al-Jabari» dans la ville de Gaza, a rapporté le groupe armé.
«L’ennemi a déclenché une guerre contre notre peuple et nous devons collectivement nous défendre et défendre notre peuple, nous ne permettrons pas à la politique de notre ennemi de saper notre résistance», a encore déclaré le Djihad islamique.
Selon le ministère de la Santé gazaoui, le bilan des frappes s’élève à quatre morts, dont, outre celle du dirigeant du Jihad islamique, celle d’un enfant. «Le nombre de martyrs est passé à quatre, notamment une fillette de cinq ans», a-t-il détaillé. Un porte-parole militaire israélien, Richard Hecht, a plus tard communiqué un bilan provisoire de 15 morts.
Ces opérations surviennent après l’arrestation, le 1er août, d’un chef du Djihad islamique en Cisjordanie occupée, Bassem Saadi. Les autorités israéliennes ont affirmé qu’elles craignaient des attaques en représailles en provenance de la bande de Gaza, enclave contrôlée par les islamistes du Hamas et où le Djihad islamique est très présent.
Israël a assuré qu’il éliminerait la menace «d’une façon ou d’une autre»
Peu de temps avant les frappes du 5 août, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a affirmé que les forces israéliennes «se préparaient à toute action devant être prise sur tous les fronts, dans les régions du nord, du centre et du sud d’Israël». «A nos ennemis, et particulièrement aux responsables du Hamas et du Djihad islamique palestinien, je voudrais insister : votre temps est compté. La menace sera éliminée d’une façon ou d’une autre», a-t-il déclaré, selon un communiqué.
L’armée israélienne avait ordonné le 2 août la fermeture des passages frontaliers, contraignant des milliers de Gazaouis, titulaires de permis de travail en Israël, à rester chez eux. Cette fermeture a ralenti la livraison de diesel, généralement acheminé par camion depuis l’Egypte ou Israël et nécessaire pour alimenter l’unique centrale électrique de Gaza. Son directeur avait averti le 4 août que l’installation pourrait fermer en raison d’un manque de carburant.
Par ailleurs, environ 50 personnes quittant normalement quotidiennement l’enclave pour recevoir des soins ont également été affectées par la fermeture des passages, selon l’Organisation mondiale de la santé. L’Etat hébreu impose depuis 2007 un strict blocus à Gaza, enclave de 2,3 millions d’habitants minée par la pauvreté et le chômage. Israël et les groupes armés de Gaza se sont livré plusieurs guerres, dont la dernière date de mai 2021. Les dernières frappes d’Israël sur Gaza remontaient au 19 juillet : l’armée israélienne avait alors visé une position du Hamas après un coup de feu en provenance de l’enclave.
Un Palestinien tué par des tirs israéliens en Cisjordanie occupée
