Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à réfléchir à l'avenir des opérations de maintien de la paix, soulignant leurs limites dans un monde de plus en plus fragmenté et marqué par une évolution des conflits.
Le maintien de la paix de l’ONU «a contribué à sauver des millions de vies», mais «des conflits de longue date toujours pas résolus, encouragés par de complexes facteurs nationaux, géopolitiques et transnationaux, ainsi qu’un décalage persistant entre les mandats et les ressources ont mis en lumière ses limites», a admis le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres le 20 juillet, en présentant son «nouvel agenda pour la paix».
«Les opérations de maintien de la paix ne peuvent pas être un succès quand il n’y a pas de paix à maintenir», a-t-il insisté. Ni sans des mandats «clairs» et «réalistes» du Conseil de sécurité.
Les Casques bleus ne peuvent imposer la paix
S’il ne cite aucun pays, sa note d’orientation intervient quelques semaines après que le Conseil de sécurité a mis un terme à la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali (Minusma), à la demande surprise de Bamako qui l’accusait de ne pas répondre à ses besoins de lutte contre le terrorisme.
Mais les Casques bleus ne sont ni une force antiterroriste, ni un outil d’imposition de la paix. Or, «la fragmentation des conflits, qui impliquent souvent des groupes armés non étatiques, des gangs criminels, des terroristes et des opportunistes, a augmenté le besoin pour des opérations d’imposition de la paix multinationales, de contre-terrorisme et anti-insurgés», a souligné le secrétaire général.
Guterres espère des modèles plus «souples», régionaux
Dans ce contexte, il appelle à une «réflexion globale sur l’avenir des opérations de maintien de la paix de l’ONU», évoquant des modèles plus «souples», avec des «stratégies de sortie appropriées».
Pour pallier les limites onusiennes, il encourage les organisations régionales ou sous-régionales à déployer de leur côté des missions d’imposition de la paix, en particulier en Afrique. La situation «justifie que l’on mette en place des opérations de nouvelle génération, à savoir des missions d’imposition de la paix et des opérations antiterroristes qui seraient dirigées par des pays africains», avec mandat du Conseil de sécurité, explique-t-il.
De manière plus générale, il note que «les conflits sont devenus plus complexes, meurtriers, et plus difficiles à résoudre». «L’an dernier a vu le nombre le plus élevé de décès liés à des conflits depuis trois décennies», a-t-il déploré, appelant notamment à davantage de mesures de prévention ou à l’élimination des armes nucléaires.
Ces propositions font partie d’une série de 11 documents sur divers thèmes préparés par le secrétaire général dans la perspective du «sommet de l’avenir» en 2024.
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