La diplomatie russe s'est offusquée de la mise à jour par la Commission européenne de la liste de produits interdits en provenance de Russie. Selon Moscou, cette mesure n'a pour effet que de rendre impossible la venue en Europe de citoyens russes.
Le ministère russe des Affaires étrangères a estimé dans un communiqué mis en ligne ce 18 septembre que les précisions de sanctions de la Commission européenne étaient un «encouragement explicite des pays-membres de l’UE à renforcer la discrimination à l’encontre des Russes».
La Commission européenne a mis à jour le 11 septembre des interdictions prononcées le 7 septembre à l’encontre de produits en provenance de Russie. Ces précisions concernent la fermeture des frontières de l’UE, dans un supplément à la directive de l’UE № 833/2014, aux voitures russes, mais aussi à toute une liste d’articles. Parmi eux figurent les téléphones et ordinateurs portables, les valises, les produits cosmétiques, le dentifrice, les vêtements en fourrure et cuir et même le papier toilette.
Si les recommandations de la Commission européenne ne sont pas juridiquement contraignantes, chaque Etat de l’UE pouvant choisir de les appliquer ou non, les pays baltes, l’un des principaux points de passage à partir de la Russie, ont déjà annoncé leur intention de les suivre, a relevé l’AFP.
Selon le communiqué de la diplomatie russe, ces «mises à jour de l’interdiction antérieure d’entrée sur le territoire de l’UE à des articles en provenance de Russie ne sont pas les premières mesures antirusses», rappelant «l’interdiction de vols directs, le durcissement du régime de visas» qui «confinent à l’absurde» et ne tendent à nuire qu’aux «simples Russes». Ces mesures avaient été mises en place dès février 2022 et le début du conflit en Ukraine.
Dès juillet 2023, l’ambassadeur russe en Allemagne, Sergueï Netchaïev, avait signalé des cas de confiscation de voitures immatriculées en Russie par les douaniers allemands. De nombreux pays frontaliers tels que la Pologne et les pays baltes ont également interdit aux citoyens russes munis de visas court séjour de pénétrer dans l’espace Schengen via leur territoire, a noté l’AFP.
«[Ces faits] rendent évidente la tentative désespérée des dirigeants actuels de l’UE d’abattre sur l’Europe un nouveau “rideau de fer” qui empêche autant que possible les gens de se voir», s’est indigné le communiqué de la diplomatie russe.
Le ministère russe a invité ses citoyens à peser «tous les risques avant un voyage (…) dans des pays inamicaux (…) et de faire preuve de vigilance».
Les pays de l’UE ne doivent pas «se cacher derrière Bruxelles»
La diplomatie russe a prévenu que les «membres de l’UE doivent savoir qu’ils ne parviendront pas à se dissimuler derrière l’UE» et tancé «des actions de la Commission européenne visant sciemment à créer un flou juridique».
«Chaque Etat» répondra de sa politique «d’atteinte aux droits des citoyens russes», a prévenu Moscou, qui déclare vouloir définir pour «chaque pays la suite à donner en fonction des déclarations de leurs représentants officiels».
Dès l’annonce de ces mesures le 8 septembre, le vice-président du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, avait qualifié ces restrictions de «crachat au visage de chaque citoyen russe». Le vice porte-parole du Conseil de la Fédération, Konstantine Kossatchov, avait quant à lui déclaré que la Commission européenne «se rendait coupable d’une grossière violation des droits de l’homme».
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