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«Le président fait peur», «tissu de mensonges» : l’allocution d’Emmanuel Macron critiquée par les oppositions

L’intervention télévisée d’Emmanuel Macron le 14 mars a été critiquée par l’opposition française, pointant du doigt un ton guerrier et l’accusant d’arrière-pensées politiques à l’approche des élections européennes.

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«Le président fait peur. Il sait qu’assit, on finit par se lever. Et que si on alimente la guerre, on finit par la faire soi-même», a commenté sur X (ex-Twitter), dans la foulée de l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron, le fondateur de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Une pique qui fait référence à l’un des passages les plus commentés sur les réseaux sociaux de l’interview du chef de l’État français.

«Vous êtes assis devant moi… Est-ce que vous êtes debout ? Non», avait déclaré d’entrée Emmanuel Macron, alors interrogé sur ses déclarations du 26 février où, à l’issue d’une réunion de soutien à l’Ukraine, le président français avait déclaré que l’envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait être exclu. «Est-ce que vous excluez de vous lever à la fin de cette interview ? Vous n’allez pas l’exclure», a-t-il poursuivi auprès de ses interlocuteurs.

La critique de l’ancien candidat insoumis à la présidentielle a été partagée par Manuel Bompard, qui a dénoncé au micro de BFMTV des «propos particulièrement irresponsables». «Faire croire que finalement on aurait le choix entre deux solutions, la guerre ou la défaite de l’Ukraine, ce sont des propos irresponsables car il existe d’autres voies possibles», a poursuivi le coordinateur national de LFI. 

«Macron, prêt à tout pour masquer son échec en France, prêt à déclarer la guerre à la Russie. Irresponsabilité et cynisme poussés à leur paroxysme», a de son côté dénoncé le secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel.

La droite dénonce un président en campagne

À droite, Jordan Bardella a pointé du doigt un détournement de la prise de parole présidentielle à des fins électorales. «En prenant la parole sans but précis, Emmanuel Macron utilise en fait le sujet douloureux de la guerre en Ukraine à des fins de politique intérieure, en pleine élection», a déclaré sur X le président du Rassemblement national (RN). Une critique partagée par le président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, qui a dénoncé dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux un «tissu de mensonges et des propos incohérents». «Il dissimule la faillite économique, financière, de son quinquennat, par ce climat de tensions qu’il entretient, qu’il nourrit volontairement pour effrayer les Français», a notamment accusé le député de l’Essonne.

«C’est à se demander s’il n’utilise pas ce sujet uniquement par intérêt dans le cadre des européennes», a réagi le député du RN Laurent Jacobelli, au micro de BFMTV. «Aucun fait nouveau ne motivait cette intervention : il s’agit donc d’abord de politique intérieure», a également estimé le chef de file des Républicains aux européennes, François-Xavier Bellamy. Ce dernier a par ailleurs annoncé qu’il saisissait le président de l’Arcom «pour savoir où ranger le temps de parole du président de la République» lors de cette intervention télévisée.

Les critiques assénées contre le président de la République ont dépassé le champ politique pour atteindre l’espace médiatique. Ainsi, le quotidien Le Figaro, pourtant peu hostile au président, a-t-il publié un éditorial signé du directeur adjoint de sa rédaction, Philippe Gélie, dans lequel Emmanuel Macron est dépeint comme ayant «la foi du converti». Et de dénoncer «le paradoxe d’un pays qui ne fait pas vraiment plus que les autres pour soutenir Kiev», avant de rappeler qu’en cas d’échec, «l’effet serait désastreux si la France y apparaissait isolée».

Depuis plusieurs semaines, l’Élysée multiplie les réunions et les déclarations visant à renforcer le soutien à une Ukraine mise à mal sur le champ de bataille. Une surenchère débutée le 16 janvier, déjà à l’occasion d’une intervention télévisée d’Emmanuel Macron. Le même jour, le Financial Times révélait que les services de la Commission européenne avaient lancé un audit de l’aide militaire fournie par les États membres. Un contrôle qui faisait suite à une demande du chancelier allemand Olaf Scholz, affirmant que certains pays européens n’aideraient pas assez l’Ukraine. Des remarques qui «ont été interprétées comme une réprimande à l’égard d’autres grands États de l’UE, tels que la France et l’Italie, dont les engagements militaires sont bien moindres», développait le FT.

Selon le décompte du think tank allemand Kiel Institute, en termes d’aide militaire, la France se place au 16e rang des soutiens de l’Ukraine. 

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