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Alpes : heurts après l’interdiction d’une manifestation contre le projet ferroviaire Lyon-Turin

Plusieurs échauffourées ont opposé le 17 juin dans les Alpes françaises les forces de l'ordre aux opposants du chantier de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin dont la manifestation avait été interdite.

France : violente manifestation contre la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin

Le 17 juin en Savoie, des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants contre le projet ferroviaire Lyon-Turin qui avaient bravé l’interdiction de la préfecture.

Un projet européen majeur

Soutenue par l’Union européenne, cette nouvelle ligne, lancée il y a plus de 30 ans pour relier la ville française de Lyon à la ville italienne de Turin, prévoit un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes et des voies d’accès encore en discussion. Un chantier «pharaonique» et «néfaste» pour la biodiversité et les ressources en eau, selon ses opposants.

Près de 5.000 manifestants écologistes selon les organisateurs – plus de 3.000 selon les autorités – s’étaient rassemblés dans la vallée de la Maurienne (Savoie) où quelques 2.000 policiers et gendarmes avaient été déployés.

Le cortège s’est ébranlé dans le calme en milieu de journée à l’appel d’une dizaine d’organisations, dont les Soulèvements de la Terre français et les No-Tav italiens. 

Vers 15H00 (13H00 GMT), des manifestants ont lancé des pierre contre les forces de l’ordre près de Saint Rémy-de-Maurienne, a constaté l’AFP sur place. La gendarmerie a répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes. 

Des conducteurs de la compagnie ferroviare Trenitalia qui doit faire bientôt son entrée sur le marché français photographiés en gare du Vatican en 2016 (illustration).

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Un parcours erratique qui s’est achevé sur l’autoroute

Dans la soirée, les manifestants se sont repliés sur la commune de La Chapelle, hors du périmètre interdit et où la mairie avait prêté un terrain.

Faute d’avoir réussi à négocier un parcours avec les autorités et bloqués sur une route départementale sous un soleil de plomb, quelques dizaines de militants ont traversé à pied une rivière Arc pour rejoindre une autoroute située de l’autre côté, se tenant par la main pour résister au fort courant.

Les forces de l’ordre les ont chassés de l’autoroute avec des gaz lacrymogènes, tandis que le gros des manifestants les huaient depuis l’autre rive toute proche.

Des protestataires avaient aussi brièvement envahi la voie ferrée à proximité, alors que la circulation des trains a été stoppée en début d’après-midi en raison de la situation, selon la SNCF.

Les manifestants avaient été interdits de se rassembler dans neuf communes de Maurienne, les autorités craignant des actions coups de poing de petits groupes réfractaires, selon une source policière.

Au moins une trentaine «d’étrangers sous interdiction administrative du territoire ont été interpellés et remis aux Italiens» , selon la préfecture de Savoie. 

Cinq bus de militants italiens, soit environ 280 personnes, sont aussi restés bloqués à la frontière, a constaté un correspondant de l’AFP sur place.

Il n’y avait pas de raisons de ne pas autoriser cette manifestation dès lors qu’elle est dans un esprit non violent et nous on prônera toujours des logiques de non violence, a estimé pour sa part auprès de l’AFP la sénatrice EELV Fabienne Grebert.

Un fort impact écologique selon les opposants 

Les partisans du projet mettent en avant la nécessité de réduire le flux de poids lourds, en constante augmentation, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Le projet permettra de délester les routes alpines d’un million de poids lourds, selon eux. Ils invoquent aussi le développement économique que permettra selon eux une ligne ferroviaire plus rapide.

Les opposants, eux, font valoir que le fret ferroviaire n’a cessé de baisser ces dernières années. Ils dénoncent aussi les impacts écologiques de ce chantier «ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins». Selon eux, les travaux ont déjà tari plusieurs sources et captages dans la vallée.

L’estimation du coût global du projet est passée de 12 milliards d’euros en 2002 à 26,1 milliards d’euros, selon la Cour des comptes à Paris en 2012.

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