France

Après la 17e motion de censure, une alliance Renaissance-LR à nouveau sur la table

Une alliance entre Renaissance et Les Républicains ? Les cadres du parti présidentiel devraient en parler le 21 juin prochain. Malgré les risques d’un tel projet, il permettrait à la majorité de sortir de l’agitation parlementaire.

La 17e et toujours pas la bonne. Le 12 juin, la motion de censure déposée par le groupe Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) n’est donc pas passée, mais combien de temps l’exécutif peut-il tenter le diable ? Afin d’écarter définitivement l’épée de Damoclès d’une motion de censure qui renverserait le gouvernement, Renaissance, le parti présidentiel, serait tenté de forger une alliance avec Les Républicains (LR).

Le 8 juin, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot annonçait le dépôt d’une motion de censure.

Assemblée nationale : une 17e motion de censure rejetée

Selon un courriel que France Info a pu consulter avant d’en révéler la teneur le 12 juin, Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti présidentiel, a convoqué ses cadres pour une réunion à ce sujet le 21 juin prochain. Une hypothèse séduisante, puisqu’elle permettrait à la minorité présidentielle de devenir une majorité présidentielle. Actuellement, Renaissance, le groupe Démocrate (MoDem et Indépendants) et le groupe Horizons totalisent 251 députés, soit une majorité relative des 577 parlementaires présents au Palais-Bourbon. Avec l’apport des 62 membres de LR, le bloc soutenant l’exécutif passerait à 313 membres, soit une majorité absolue qui rendrait définitivement vain tout espoir des oppositions de renverser le gouvernement.

De majorité relative à majorité absolue ?

Actuellement, la majorité présidentielle relative bénéficie d’un soutien mesuré du groupe LR, ou du moins de sa passivité. Aucun député de «la droite et du centre», comme se définit ce parti, n’a joint ses voix à celles de la gauche et du Rassemblement national (RN) pour appuyer la motion de censure du 12 juin. Ceux qui avaient voté celle du 20 mars, qui avait échoué à neuf voix près, ont préféré rester en circonscription. Le groupe LR se déclare d’ailleurs régulièrement disposé à voter les textes de la majorité qui lui semblent pertinents.

Reste qu’après avoir totalisé un record de 17 motions de censure, Renaissance souhaiterait écarter tout risque et sans doute pacifier l’atmosphère au Palais-Bourbon. Si les sujets d’accord entre le principal soutien d’Emmanuel Macron et le parti de droite et du centre ne manquent pas, les membres du groupe LR font parfois preuve d’indiscipline. Alors qu’Olivier Marleix, président du groupe, et Eric Ciotti, patron du parti, avaient indiqué soutenir la réforme des retraites, 19 députés LR avaient enfreint les consignes et voté la motion de censure du 20 mars.

Un pacte entre les deux formations permettrait de clarifier les positions de chacun. Nicolas Sarkozy, ancien président de la République et figure de LR, plaide d’ailleurs pour un tel accord depuis octobre 2022.

Un accord à haut risque 

En attendant, les tractations se font au cas par cas, comme pour la Loi immigration : «Ça n’est pas la bonne méthode [d’utiliser le 49.3] et on va continuer à chercher des majorités», a ainsi déclaré Elisabeth Borne le 11 juin.

Le parti Renaissance n’est pourtant pas acquis à la cause d’une alliance en bonne et due forme avec LR. Selon France Info, «dans l’entourage du président de la République, on dit vouloir garder la main et ne pas subir un accord avec la droite». Et le parti présidentiel, composé principalement d’anciens membres du Parti socialiste (PS) et d’anciens LR, risquerait de perdre sur sa gauche ce qu’il gagnerait sur sa droite.

Le parti d’Eric Ciotti, pour sa part, court le risque d’éclater entre la tendance proche de Macron et celle qui reste opposée au chef de l’État, avec à la clef, une perte d’influence et de moyens au sein de l’Assemblée nationale : présidences de commissions, temps de parole, moyens alloués au groupe dépendent en effet de l’importance de ce dernier dans l’hémicycle.

«Vous deviez apaiser le pays en 100 jours et vous échouez», avait lancé Bertrand Pancher, député du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), à Elisabeth Borne, le 12 juin à l’Assemblée. Il n’est pas certain qu’une alliance entre la majorité présidentielle et le groupe LR y parvienne.

Avec l’article 40, la majorité a eu raison de la proposition de loi du groupe Liot sur les retraites

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