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Armée européenne : «Il faudrait peut-être savoir quel carburant elle utilisera», tacle Zakharova

La porte-parole de la diplomatie russe a réagi, le 7 janvier, aux déclarations du ministre italien des Affaires étrangères en faveur de la création d'une armée européenne.

Un F-35 se prépare au décollage à Burlington, dans le Vermont, aux Etats-Unis, le 22 mai 2020 (image d'illustration).

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Les déclarations du chef de la diplomatie italienne en faveur d’une armée européenne ont suscité les railleries de Maria Zakharova.

«Une armée de l’UE ? Peut-être devrions-nous commencer par développer notre propre vaccin contre le Covid ? Ou apprendre à protéger humainement, conformément à nos obligations internationales, les frontières de l’Union européenne ? Résoudre la question des réfugiés et des migrants ? Et alors seulement, créer une armée», a posté sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe.

«Si nous voulons être porteurs de paix dans le monde, nous avons besoin d’une armée européenne», avait déclaré, dans une interview au quotidien La Stampa publiée quelques heures plus tôt, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani. «Pour Forza Italia, la première vraie réforme à réaliser est celle qui prévoit une défense européenne», a assuré celui qui a repris les rênes du parti de Berlusconi, interrogé sur «l’état de santé» de l’UE à l’aune des élections européennes. «C’est une condition préalable fondamentale pour avoir une politique étrangère européenne efficace», a-t-il insisté.

«Ah oui, j’oubliais. Avant de former une armée commune, il faudrait peut-être savoir quel carburant elle utilisera», a taclé Maria Zakharova. «Et puis le président américain viendra à Bruxelles annoncer qu’il augmentera le prix du carburant si l’armée européenne n’attaque pas ceux qu’il désigne», a poursuivi la diplomate.

Une défense européenne indissociable de l’OTAN

Selon Eurostat, depuis 2022, les États-Unis ont supplanté la Russie comme premier fournisseur de brut de l’Union européenne : alors qu’au début 2022 la Russie en fournissait 31% et les États-Unis 13%, ces parts sont passées respectivement à 4% et 18% fin 2022.

«Au fait, dans ce cas, pour quelle raison chaque pays de l’OTAN doit-il payer à la caisse commune des sommes colossales censées assurer leur sécurité ?», a conclu la porte-parole de la diplomatie russe.

Depuis la création des institutions européennes après 1945, la question d’une défense commune s’est posée de manière récurrente. La première tentative date de 1950 avec la Communauté européenne de défense, qui voulait créer une armée européenne placée sous l’autorité de l’OTAN, mais celle-ci se solda par un échec. Plus récemment, le Traité de Lisbonne de 2007 a posé le principe d’une politique de sécurité et de défense commune (PSDC), tout en précisant que cela n’affectait pas «le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’OTAN».

Plusieurs visions de la Défense européenne s’opposent au sein des 27, avec d’un côté les partisans d’une Europe militairement souveraine «en complément de l’OTAN» et ceux qui ne la conçoivent qu’à travers le bloc militaire piloté par Washington.

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