Le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes au couteau le 3 février dans une gare à Paris a été inculpé ce 6 février notamment pour tentatives d'assassinat aggravées, un crime passible de la perpétuité.
«Les déclarations du mis en cause, comme l’exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu’il avait commis son acte pour s’en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation», a expliqué ce 6 février la procureure Laure Beccuau, en charge de la procédure suite à l’attaque au couteau, le 3 février, à la gare de Lyon (Paris).
Le suspect a été inculpé pour violences commises avec arme aggravées, a précisé le parquet de Paris dans un communiqué. Le choix de cibler des victimes en raison de «leur appartenance, vraie ou supposée» à la nation française constitue une circonstance aggravante», a précisé le ministère public.
Les enquêteurs ont notamment trouvé un compte TikTok ouvert au nom de l’assaillant et sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Certaines vidéos y font part de son ressentiment à l’égard de la France à cause de l’intervention militaire au Mali.
«L’examen psychiatrique n’a pas écarté sa responsabilité pénale»
«Du reste, il y a lieu de préciser qu’il ne s’agit pas d’un dossier politique, mais d’un dossier judiciaire et psychiatrique», ont estimé ses avocats, Yassine Yakouti et Julien Roelens.
Le suspect doit désormais comparaître devant un juge des libertés et de la détention qui décidera des mesures de sûreté, le parquet ayant requis sa détention provisoire.
De son côté, le parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est pas saisi, «à ce stade», ayant conclu que «les critères n’étaient pas réunis pour se saisir», a expliqué le parquet de Paris.
Interpellé le 3 février, la garde à vue du suspect avait été interrompue pendant 24 heures durant lesquelles il avait été transféré à l’infirmerie psychiatrique. Mais elle avait pu reprendre ensuite.
«L’examen psychiatrique réalisé au cours de sa garde à vue n’a pas écarté sa responsabilité pénale», a expliqué le parquet.
«Réactions courageuses»
Samedi à 7h35, l’homme a d’abord «mis le feu à son sac à dos» et «poursuivi une passante, armé d’un marteau et d’un couteau, sans parvenir à l’atteindre», a détaillé le ministère public. L’agression a eu lieu à la gare de Lyon, une des plus importantes gares ferroviaires du centre de la capitale française. Plusieurs personnes se sont interposées.
Un premier voyageur a été blessé à l’abdomen par un coup de couteau et des coups de marteau à la tête. «Son pronostic vital est toujours engagé», a indiqué le parquet aujourd’hui. Un deuxième voyageur a plaqué le suspect au sol, tandis que trois autres l’y ont maintenu. Les agents de sécurité et policiers l’ont ensuite pris en charge, d’après le parquet. «Parmi ces intervenants, une victime subit encore des soins», a précisé la même source.
«C’est grâce aux réactions immédiates et courageuses de chacune de ces personnes que le périple violent du mis en cause a été interrompu», a estimé le parquet.
L’assaillant, de nationalité malienne, était «en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable», selon les documents d’identité trouvés en sa possession, avait précisé le 3 février le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité.
Inconnu des services de police français comme italiens, «il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n’a jamais manifesté de tendances violentes», ont précisé les carabiniers italiens à l’AFP.
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