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Avant l’intégration de la Suède dans l’OTAN, la Turquie exige des mesures antiterroristes

La Turquie, par l'intermédiaire de son chef du Parlement, a rappelé qu'elle conditionnait l'adhésion de la Suède à l'OTAN. Stockholm doit notamment mettre en place des mesures antiterroristes contre des proches du PKK et des gülenistes.

La Suède va devoir patienter avant d’être le 32e Etat à rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). En effet, sans l’aval de tous les pays membres, Stockholm ne peut faire partie de cette alliance. Le chef du Parlement turc, Numan Kurtulmus, a fait part de son impatience quant aux mesures que devaient prendre les autorités suédoises contre des groupes qu’Ankara considère comme terroristes.

Des soldats américains se tiennent à côté d’un Himars, lors de l'exercice de tir réel à Capas, aux Philippines, le 13 octobre 2022 (photo d’illustration).

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Interviewé par la chaîne turque TRT, il a notamment déclaré que la Turquie attendait «des mesures concrètes» de la Suède. Il a néanmoins salué une loi visant à rendre illégal tout soutien à certains groupes. Sans les nommer, la Turquie accuse Stockholm d’être favorable aux réseaux gülenistes et aux groupuscules proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

En raison du blocage turc, les autorités suédoises avaient appliqué plusieurs mesures visant à satisfaire les exigences d’Ankara. D’ailleurs, le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom, a insisté le 21 juin sur le fait que Stockholm avait fait la part de son travail. «La Suède a rempli ses obligations» envers la Turquie, a en outre estimé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à l’issue d’une rencontre avec Recep Tayyip Erdogan au début du mois.

En effet, le 1er juin est entrée en vigueur une nouvelle loi antiterroriste dans le royaume scandinave. Et quelques jours plus tard, le gouvernement suédois annonçait l’extradition vers la Turquie d’un partisan du PKK. Une manifestation en soutien au groupe armé kurde avait eu lieu à Stockholm le 4 juin. Hormis les drapeaux colorés, représentant les différentes factions, il y avait des portraits Abdullah Ocalan, leader du mouvement emprisonné depuis 1999 sur l’île d’Imrali et également un mannequin à l’effigie d’Erdogan. 

Peut mieux faire, affirme Ankara 

«Je voudrais dire que nous trouvons cela positif, mais en Turquie, nous aimerions voir sa mise en œuvre», a pourtant estimé Numan Kurtulmus. Le chef du Parlement turc exige aussi le renvoi de certains individus considérés comme terroristes par Ankara, afin qu’ils soient emprisonnés en Turquie. «Est-il très difficile de les extrader vers la Turquie ?», demande-t-il.

Après que la Turquie ait accepté l’adhésion de la Finlande au sein de l’OTAN en mars dernier, Numan Kurtulmus rappelle néanmoins que les pays scandinaves doivent faire leurs «devoirs». «En d’autres termes, faites de votre mieux contre les organisations terroristes et nous serons convaincus», insiste le parlementaire turc. «Il n’est pas nécessaire d’héberger des opposants à la Turquie. Par exemple, la Finlande a joué son rôle dans ce processus, la Turquie a été satisfaite et a donné son feu vert à l’adhésion de la Finlande. Aujourd’hui, la même chose est en question pour la Suède», avance-t-il. 

Un Coran brûlé devant l’ambassade turque

L’autodafé d’un coran, le livre sacré pour les musulmans, par Rasmus Paludan devant l’ambassade de Turquie en Suède le 21 janvier 2023, avait également détérioré les relations entre les deux pays. Un groupe de sympathisants du PKK avait de surcroît, sous les fenêtres de l’hôtel de ville de Stockholm, pendu par les pieds un mannequin représentant le président turc.

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