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Blocus «total» à la frontière polonaise : Kiev y voit une «menace pour la sécurité»

L'inquiétude grandit à Kiev en raison des tensions à la frontière avec la Pologne. Le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov, a qualifié ce 19 février de «menace pour la sécurité» de l'Ukraine le blocage par des agriculteurs polonais de la frontière entre les deux pays.

Des agriculteurs devant un bureau du gouvernement à Poznan, en Pologne, le 9 février 2024 (image d'illustration).

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«Le blocage de la frontière constitue une menace directe pour la sécurité d’un pays défenseur. De telles actions ont un impact négatif sur notre confrontation avec l’ennemi commun appelé Russie», a dénoncé le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov sur Facebook ce 19 février, alors que les tensions s’accumulent entre la Pologne et l’Ukraine.

Selon le ministère, six points de contrôle sont actuellement bloqués du côté polonais de la frontière.

«La situation la plus critique se situe au point de contrôle “Iagodyn-Dorohusk”, où le trafic des camions s’est complètement arrêté. Les marchandises humanitaires, périssables et le carburant» sont bloquées, a précisé le vice-ministre ukrainien des Infrastructures, Serguiï Derkatch. 

Selon Michal Derus, porte-parole de la Chambre de l’administration fiscale de Lublin (est de la Pologne), «environ 600 camions attendent actuellement de quitter la Pologne» au poste-frontière de Dorohusk, et le temps d’attente estimé pour que ces camions partent est «d’environ 232 heures», a-t-il précisé à l’AFP.

Selon Bloomberg, 3 000 camions ne pourraient actuellement pas entrer en Ukraine.

«Il faut donc supposer qu’il s’agit d’un blocus total»

«Aucun camion n’est entré en Pologne [en provenance d’Ukraine]. Il faut donc supposer qu’il s’agit d’un blocus total», a-t-il précisé. Le ministère ukrainien des Infrastructures a aussi dénoncé le blocage des bus de passagers.

«Les femmes et les enfants devenus réfugiés après avoir fui la guerre et qui reviennent chez eux pour diverses raisons ne peuvent pas devenir otages d’intérêts commerciaux», a déclaré Oleksandre Koubrakov. «Nous attendons des actions concrètes de nos collègues polonais pour éviter de telles situations et résoudre le problème en général», a-t-il ajouté.

Depuis novembre dernier, les agriculteurs polonais bloquent régulièrement plusieurs points de passage de la frontière avec l’Ukraine pour protester contre la concurrence jugée déloyale de leur voisin. La Pologne compte parmi les plus grands soutiens de l’Ukraine depuis l’agression russe contre ce pays, mais les frictions liées à l’interdiction unilatérale des importations de céréales par Varsovie ont entamé les relations entre les alliés. Ces derniers jours, les autorités à Varsovie ont évoqué la possibilité d’imposer de nouvelles interdictions d’importation de produits agricoles ukrainiens pour protéger leurs agriculteurs.

 

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