Le chef d'Etat russe reçoit les dirigeants arménien et azerbaïdjanais à Sotchi, en vue de pourparlers visant à mettre un terme à la recrudescence des affrontements à la frontière entre ces deux pays.
Le président russe Vladimir Poutine reçoit ce 31 octobre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev à Sotchi pour des pourparlers, après de violents affrontements armés à la frontière entre ces deux pays du Caucase en septembre, qui ont fait 286 morts.
Il s’agissait du pire épisode de violence entre ces deux ex-républiques soviétiques depuis une guerre en 2020 autour du contrôle de l’enclave montagneuse du Nagorny-Karabakh, une région disputée depuis les années 1990.
Selon le Kremlin, la rencontre sera consacrée à une discussion des accords mis en place lors d’une médiation de la Russie l’année dernière et à des «mesures supplémentaires pour renforcer la stabilité et la sécurité» dans la région. Il doit également être question de reconstruction, d’économie et de transports, toujours selon Moscou.
Vladimir Poutine doit s’entretenir avec Nikol Pachinian et Ilham Aliev en vue d’une rencontre trilatérale impliquant les représentants des deux parties, prévue plus tard dans la journée.
L’Arménie, alliée de la Russie, et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabagh. La guerre à l’automne 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan avait fait plus de 6 500 morts dans les deux camps et s’était terminée sur une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou.
Des affrontements sporadiques ont toutefois continué d’éclater, malgré la présence de forces de maintien de la paix russes, que ce soit au Nagorny-Karabakh ou à la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre.
Avant les négociations, Nikol Pachinian a annoncé qu’il était prêt à étendre la présence des 2 000 soldats de maintien de la paix russes pour une durée s’élevant jusqu’à 20 ans. «Je suis prêt à signer à Sotchi un document prolongeant le mandat des casques bleus pour 10, 15 ou 20 ans», a ainsi déclaré le Premier ministre arménien le 29 octobre, disant espérer à une proposition de Vladimir Poutine en ce sens.
Le conflit dans le Haut-Karabagh a fait dernièrement l’objet de plusieurs tentatives de médiation, notamment avec la Turquie (alliée de Bakou) à Prague début octobre.
Le président du Conseil européen Charles Michel et le président français Emmanuel Macron, avaient eux aussi organisé des négociations entre Nikol Pachinian et Ilham Aliev à Bruxelles en août.
Mi-octobre, le président français avait accusé Moscou de chercher, par ses efforts de médiations à «déstabiliser» le Caucase, et à «créer le désordre pour tous nous affaiblir et nous diviser».
En plus d’être vivement dénoncées par l’Azerbaïdjan, ces déclarations avaient été condamnées par Vladimir Poutine. «Nous saluons les efforts de médiation de quiconque si seulement ils peuvent contribuer à calmer la situation», avait expliqué le dirigeant russe, estimant que les propos du président français ne poursuivaient manifestement pas cet objectif. Vladimir Poutine avait ajouté avoir été «surpris» par la teneur des déclarations d’Emmanuel Macron, qui reflètent selon lui un manque de «compréhension du cours même du conflit», ainsi qu’«une absence d’informations sur la position des différentes parties».
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