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Consultation à 30 euros : pour le collectif Médecins pour demain, le compte n’y est pas

La Caisse nationale d’assurance maladie propose de passer, sous certaines conditions, le tarif de la consultation de 25 à 30 euros. Les représentants des médecins libéraux, eux, réclament une revalorisation à 50 euros.

La proposition de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) passe mal, alors que les négociations se poursuivent avec les syndicats des médecins libéraux afin de tenter de parvenir à un accord sur les prix des consultations pour les cinq ans à venir. Le 22 février, la Cnam a ainsi proposé de rehausser le tarif de cette dernière à 30 euros, contre 25 actuellement. Une proposition singulièrement éloignée des 50 euros réclamés par les syndicats de médecins.

«Ça va être catastrophique», s’alarmait le 23 février Christelle Audigier, fondatrice du collectif, auprès de Franceinfo. Soulignant que cette revalorisation «couvre seulement l’inflation des dernières années», elle estime que les jeunes médecins «vont fuir» face «à ces nouvelles contraintes».

En contrepartie de son offre, la Cnam exige que les médecins respectent le «contrat d’engagement territorial» – qui vise notamment à lutter contre les déserts médicaux – autrement la revalorisation du tarif de base ne serait plus que de 1,5 euro.

Le gouvernement estime avoir fait «beaucoup d’efforts»

Le contrat d’engagement territorial demande aux médecins de s’engager sur trois sujets : «l’augmentation de l’offre médicale (taille et évolution de la patientèle), l’accès financier aux soins» (respect des tarifs de secteur 1 ou de secteur 2), et «la réponse aux besoins de soins du territoire (participation à la permanence des soins, aux soins non programmés, à l’exercice coordonné)», a indiqué la Cnam à l’AFP.

Les médecins jugent «humiliant et infantilisant» de devoir prendre ces engagements, a déclaré à l’agence de presse le docteur Luc Duquesnel, qui représente les généralistes au sein du syndicat CSMF. «Les quelque 40% de médecins généralistes qui remplissent déjà ces critères refuseront de signer ce contrat» pour cette raison, a-t-il expliqué, «il faut s’appuyer sur les généralistes sans les forcer à cocher des cases comme “je travaillerai 220 jours par an” ou “je serai ouvert 35 samedi par an”».

En face, le ministre de la Santé François Braun a déclaré sur France 2 que «le gouvernement a fait beaucoup d’efforts depuis le début de cette négociation». «Je demande aux médecins de faire un pas vers nous», car «nous avons fait plusieurs pas» vers eux, a poursuivi le ministre, estimant qu’«il faut que chacun avance».

La Cnam et les syndicats de médecins doivent avoir signé la nouvelle convention médicale le 28 février au plus tard, faute de quoi la nouvelle convention sera rédigée par un arbitre, Annick Morel, une ancienne inspectrice générale des affaires sociales.

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