Les forces de sécurité irakiennes ont dispersé tôt le 22 juillet des centaines de partisans de Moqtada Sadr qui ont manifesté à Bagdad avant de tenter de rallier l'ultra-sécurisée Zone verte abritant notamment des ambassades.
Sur la place Tahrir dans le centre de la capitale irakienne, des centaines de manifestants se sont rassemblés après 01H00 du matin le 22 juillet, le plus souvent de jeunes hommes scandant «Oui, oui au Coran» et brandissant pour certains des portraits de l’influent leader religieux Moqtada Sadr, selon un photographe de l’AFP.
La manifestation nocturne a été provoquée par des informations de presse qui semblent faire état d’une profanation du Coran au Danemark. Sur sa page Facebook, le mouvement d’extrême droite Danske Patrioter a posté le 21 juillet la vidéo d’un homme brûlant ce qui semble être un Coran et piétinant un drapeau irakien.
La police de Copenhague a confirmé à un média danois qu’un livre avait été brûlé devant l’ambassade d’Irak, sans être en mesure de confirmer qu’il s’agissait d’un Coran. Contactée par l’AFP, la police danoise n’était pas en mesure de commenter dans l’immédiat.
Tentative de forcer le cordon de sécurité
Les forces de sécurité avaient coupé deux ponts menant à la Zone verte, quartier sécurisé abritant institutions gouvernementales et ambassades, mais les manifestants, environ un millier, ont tenté de forcer le passage et des heurts ont éclaté quand ils ont été repoussés et finalement dispersés avant l’aube, a confirmé à l’AFP un responsable au ministère de l’Intérieur, s’exprimant sous anonymat.
Selon lui, les manifestants tentaient de rallier l’ambassade du Danemark.
Le 20 juillet, des partisans de Sadr ont attaqué de nuit et incendié l’ambassade de Suède. Ils réagissaient à deux rassemblements organisés pour profaner le Coran à Stockholm, le premier fin juin, le deuxième le 20 juillet. Ces évènements ont provoqué une crise diplomatique entre la Suède et l’Irak, qui a expulsé l’ambassadrice suédoise.
Tôt le 22 juillet, le ministère des Affaires étrangères irakien a condamné dans un communiqué «la profanation du saint Coran et du drapeau irakien devant l’ambassade d’Irak au Danemark». «Ces actions provoquent des réactions et mettent toutes les parties dans des situations délicates», a-t-il averti.
Le ministère réaffirme toutefois «son plein engagement envers la convention de Vienne», assurant que «le gouvernement irakien se porte garant de la protection et de la sécurité apportées aux équipes diplomatiques». «Nous ne pouvons pas permettre que se reproduise ce qui s’est passé avec l’ambassade du Royaume de Suède», a-t-il martelé.
Tensions diplomatiques entre l’Irak et la Suède après la nouvelle profanation du Coran