Dans la soirée du 28 mars, un rassemblement a eu lieu devant la préfecture de Haute-Corse à Bastia dans un climat tendu, débouchant ensuite sur des affrontements avec les forces de l'ordre dans les rues de la ville.
Quelques jours après les obsèques d’Yvan Colonna, un rassemblement s’est tenu dans la soirée du 28 mars devant la préfecture de Haute-Corse à Bastia. Le quotidien Corse-Matin rapporte que plusieurs dizaines de personnes, en majorité des jeunes, se sont réunies à l’appel des syndicats étudiants. Après un court moment de tension, au cours duquel les CRS ont eu recours à une lance à eau puis à des jets de grenades lacrymogènes, le rassemblement a d’abord repris «dans un calme relatif» selon le journal local, qui évoquait cependant une situation «précaire» aux alentours de 19h.
Des échanges… pic.twitter.com/8cC47xclv0
— Corse-Matin 📰 (@Corse_Matin) March 28, 2022
La situation s’est ensuite dégradée, le journaliste Alexis Kraland faisant état de nouveaux affrontements impliquant des manifestants jetant des pierres et quelques cocktails Molotov sur des CRS, qui ont répliqué avec des tirs de grenades lacrymogène.
Nouveaux affrontements ce soir devant la préfecture à #Bastia depuis plus d’une heure, surtout des jeunes qui jettent des pierres et quelques cocktails Molotov sur des CRS qui tirent des lacrymo pic.twitter.com/wDKGzonPyf
— Alexis Kraland (@akraland) March 28, 2022
France 3 Corse a également publié une vidéo des affrontements, dans laquelle on aperçoit notamment un manifestant avec un cocktail Molotov à la main.
La majorité des manifestants à Bastia se sont dissipés. Les derniers continuent de faire face aux forces de l’ordre à l’embranchement des rues Cesar Campichi et Chanoine Colombani, et jettent des fumigènes et quelques cocktails molotov. pic.twitter.com/ZrnVXvkBr1
— France 3 Corse (@FTViaStella) March 28, 2022
Après la mort d’Yvan Colonna – condamné en 1998 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac – le 21 mars des suites de son agression par un codétenu condamné pour terrorisme islamiste à la prison d’Arles, la situation reste tendue dans l’île. Le 27 mars, plus de 500 personnes ont manifesté devant une caserne de CRS près de Bastia à l’appel d’organisations indépendantistes qui ont accusé certains CRS d’avoir chanté la Marseillaise le jour des obsèques du militant indépendantiste, selon des journalistes de l’AFP.
Cet appel à manifester devant la caserne de Furiani, au sud de Bastia, a été lancé par les mouvements indépendantistes Core in Fronte, Corsica Libera et des syndicats étudiants nationalistes, qui sont les principaux moteurs de la mobilisation.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lors de sa visite en Corse mi-mars que le gouvernement était «prêt à aller jusqu’à l’autonomie» de l’île. Cette déclaration a par ailleurs fait des émules en Guyane, où les élus ont appelé à ne pas rater le «convoi de la Corse», exprimant leur volonté d’aller vers une «autonomie à la carte dans la République française».
Autonomie : le «convoi de la Corse» fait des émules en Guyane