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Un «sentiment de non-autorité absolue» : à Mantes-la-Jolie un mariage dégénère

Pris pour cible en marge d’un mariage le 27 août, le commissariat de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines a été l’objet de tirs de mortier d’artifices. Douze individus ont été placés en garde à vue et le maire déplore un sentiment d’impuissance.

Un «sentiment de non-autorité absolue dans notre société». Ce 29 août, sur les ondes de RMC, Raphaël Cognet, maire Divers droite de Mantes-la-Jolie (Yvelines), faisait part de son sentiment d’impuissance face aux évènements qui ont secoué sa commune le 26 août.

Ce jour-là, en début d’après-midi, un cortège automobile a défilé dans les rues de Mantes-la-Jolie. En chemin pour la mairie, les voitures marquent une halte dans une rue située derrière le commissariat de la ville pour tirer à l’aide de mortiers d’artifices.

Un mariage et douze garde à vue

Des projectiles en feu atteignent la cour du bâtiment, les policiers interviennent. Douze personnes sont interpellées. Le mariage finira par être annulé en fin d’après-midi, le marié – lui-même interpellé – n’ayant pu honorer son rendez-vous à l’hôtel de ville.

«On peut mettre des amendes […] faire appliquer le Code de la route […] sanctionner les rodéos voitures mais on est assez démunis pour sanctionner en tant que maire ces comportements», déplore l’édile mantais. Ce dernier a également rappelé que la loi ne lui permettait pas de refuser le mariage dès lors que l’un des deux mariés avait des attaches dans la commune.

Selon Raphaël Cognet, en 2022, sur 272 mariages à Mantes-La-Jolie «il y en a 260 qui se passent très bien». Le maire de cette commune de plus de 40 000 habitants confie avoir renoncé à éditer une charte à destination des futurs mariés affirmant sur RMC qu’«une charte, ça marche pour les gens qui sont prêts à respecter un certain nombre de règles». Et d’affirmer : «pour quinze mariages par an c’est totalement inopérant».

Mariages qui dérapent : les maires démunis 

La mairie n’a pas de moyen d’action sur les dommages occasionnés en marge des mariages se déroulant en dehors de l’hôtel de ville. Insistant sur le fait qu’un maire est officier de police judiciaire, mais ne peut pas faire appliquer la loi, Raphaël Cognet prend pour exemple les PV dressés contre les usagers de véhicules lors des mariages qui ne sont pas payés, déplorant : «on lance une procédure judiciaire. Neuf fois sur dix, on est classés sans suite au bout de deux ans devant les tribunaux».

Dans les véhicules perquisitionnés le 26 août, la police a découvert une trentaine de mortiers d’artifice dont certains sont interdits en France. Quatre comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité ont été engagées parmi les douze interpellés dont aucun n’est originaire de la commune.

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