La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a indiqué ce 18 avril que l’ambassade de Russie à Berlin s’était vue notifier un refus de participation de la Russie à une cérémonie de libération des camps de la mort.
«C’est difficile à dire, c’est aussi difficile à croire», a jugé Maria Zakharova ce 18 avril, alors qu’elle annonçait durant sa conférence de presse que l’ambassade russe à Berlin avait reçu une note jugeant «indésirable» la participation de représentants russes «aux commémorations du 79e anniversaire de la libération des prisonniers “des usines de mort”».
«Nous considérons cette attaque provocatrice comme une nouvelle mesure de la part de l’Allemagne visant à politiser davantage, dans un esprit anti-russe, la mémoire historique du déroulement et des résultats de la Seconde Guerre mondiale», a dénoncé la porte-parole de la diplomatie russe. «Nous pensons qu’il s’agit là d’une destruction de l’histoire, de la mémoire et de la vérité sur la Seconde Guerre mondiale par le Berlin officiel», a encore déclaré Zakharova.
C’est en effet l’armée rouge qui a libéré la majeure partie des camps nazis de la mort, en 1944 et 1945.
«L’ambassade ne peut pas confirmer la déclaration de Mme Zakharova sur la base de ses propres connaissances», a déclaré à RBK Bernd Heinze, attaché presse de l’ambassade d’Allemagne en Russie. Et de préciser: «en principe, les lieux de mémoire sont libres d’émettre ou non des invitations ».
Génocide nazi en URSS: Berlin esquive
Zakharova a par ailleurs regretté que la diplomatie allemande n’ait donné aucune suite à la note envoyée par l’ambassade de Russie à Berlin en mars dernier, demandant la reconnaissance officielle, comme actes de génocide, des crimes commis par le Troisième Reich sur le territoire de l’URSS pendant la Grande Guerre patriotique. «La partie allemande ne pourra pas rester silencieuse et éviter de répondre », a prévenu la porte-parole.
La diplomatie russe avait souligné que le communiqué officiel du ministère allemand des Affaires étrangères daté du 27 janvier à l’occasion du 80e anniversaire de la levée du siège de Léningrad, reconnaissait la «responsabilité historique» de l’Allemagne dans l’un des plus terribles crimes contre l’humanité, mais omettait de reconnaître officiellement le blocus de Léningrad et les autres crimes du Troisième Reich contre les peuples de l’URSS comme un acte de génocide.
Entre entre 400 000 et 1,5 million de personnes sont mortes durant le siège de Léningrad de 1941 à 1944. 21 millions de citoyens soviétiques sont décédés durant le second conflit mondial, l’URSS ayant payé le plus lourd tribut de cette tragédie.
La Russie exige que Berlin reconnaisse le blocus de Léningrad comme un acte de génocide