France

Eborgnement de Jérôme Rodrigues : un policier sanctionné d’une exclusion de cinq jours

Le fonctionnaire de police soupçonné d'avoir lancé une grenade dont un éclat a éborgné le Gilet jaune Jérôme Rodrigues, a été sanctionné début mars d'une exclusion ferme de cinq jours. Sur Twitter, ce dernier a fustigé la légèreté de la sanction.

Le policier mis en examen dans l’enquête sur l’éborgnement en janvier 2019 de Jérôme Rodrigues, une des figures des Gilets jaunes, a été sanctionné début mars d’une exclusion ferme de cinq jours, a appris le 11 mars l’AFP auprès de son avocat.

Jérôme Rodrigues convoqué devant la justice pour «organisation d'une manifestation interdite»


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Le fonctionnaire, membre d’une compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de la préfecture de police (PP), est soupçonné d’avoir lancé une grenade à main de désencerclement (GMD) dont un éclat a causé la perte de l’œil droit de Jerôme Rodrigues lors d’une manifestation le 26 janvier 2019 à Paris. Il s’est vu infliger le 3 mars une exclusion temporaire de fonctions de 15 jours dont dix avec sursis, selon son avocat Sébastien Journé. La sanction porte sur un usage non conforme de la grenade, selon une source proche du dossier. 

Le conseil de discipline d’avril 2021 n’avait pas formulé de proposition de sanction, selon l’avocat, qui a annoncé son intention de saisir le tribunal administratif pour contester cette décision. 

L’avocat du policier a affirmé avoir «identifié» depuis «sur certaines vidéos des éléments extrêmement convaincants montrant qu’il y avait deux manifestations d’hostilité», parmi lesquels un projectile, à l’encontre du groupe de policiers dans lequel se trouvait son client, justifiant selon lui un tir de grenade. «Ces éléments ont été transmis le 3 mars au juge d’instruction. Nous avons donc fait un recours gracieux auprès du ministère de l’Intérieur pour que cette sanction soit annulée», a-t-il précisé.

Le policier avait été mis en examen selon un chef d’accusation passible des assises

L’exclusion temporaire, finalement décidée par Beauvau, est une sanction dite du deuxième groupe au sein de la fonction publique. Pendant la période d’exclusion, le fonctionnaire est exclu du service et ne perçoit aucune rémunération. La mention de la sanction s’efface du dossier administratif de l’agent au bout de dix ans si aucune nouvelle faute n’a été commise entretemps.

Le policier a été mis en examen en janvier 2021 pour des «violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente», une qualification criminelle passible des assises.

Dans cette enquête, confiée à des juges d’instruction depuis février 2019, un autre policier, membre d’une CSI de la PP, a été mis en examen pour «violences volontaires aggravées». Il est soupçonné d’avoir blessé à la jambe un autre manifestant, Mickaël, le même jour au même rassemblement par un tir de LBD. Il a été sanctionné d’une exclusion temporaire de 8 jours dont cinq avec sursis pour usage non conforme de l’arme, une décision identique à l’avis du conseil de discipline, selon la source proche du dossier.

A l’annonce de la sanction, Jérôme Rodrigues a réagi sur les réseaux sociaux. Visiblement en colère, l’ancienne figure du mouvement des Gilets jaunes a fustigé la légèreté de la sanction, estimant qu’avec cette décision du ministère de l’Intérieur, le policier était maintenant «libre de venir mutiler à nouveau».




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